Danielle Toupillier (directrice du CNG) : « Les épreuves sont d'une complexité absolue et sans équivalent »

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Publié le 19/06/2017
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LE QUOTIDIEN : Faire composer sur tablette près de 9 000 candidats dans 34 centres est un challenge. Quelles dispositions avez-vous prises pour sécuriser ces épreuves ?

DANIELLE TOUPILLIER : Nous abordons avec professionnalisme et la plus grande vigilance ces ECNi car elles sont d'une complexité absolue et sans équivalent du fait du grand nombre de candidats, de la dispersion des sites et de la nature des épreuves. Tous les centres doivent commencer à composer en même temps à la seconde près. Notre objectif est double, optimiser la sécurité des épreuves et assurer l'équité entre les candidats. Nous avons renforcé nos procédures grâce aux retours d’expérience des années passées. Tous les risques sont cartographiés et tout est protocolisé. Les responsables de chaque centre savent quelle conduite tenir en cas de problème (une tablette qui s'interrompt, un malaise, un candidat surpris en train d'utiliser un téléphone portable). Si un incident est constaté, il est consigné sur PV et la décision est prise par le jury. S'ils ont un doute, ils peuvent appeler le jury national.

Combien de personnes sont mobilisées autour des ECNi ? Sur le plan informatique, quelles mesures ont été engagées pour éviter tout bug ?

Près de 500 surveillants seront répartis dans les 34 centres d'examen (un pour vingt candidats) avec les présidents délégués de jury et les responsables administratifs. La capacité des serveurs, tout comme l’année dernière, est très largement dimensionnée par rapport aux besoins (environ 3 fois supérieure). Dans chaque centre, un contrôle technique a été effectué pour garantir le bon fonctionnement des épreuves. Toutes les tablettes ont été paramétrées pour accéder aux ECNi sur un réseau spécifique réservé. Les tablettes, de modèle identifié et labellisé, ont toutes été vérifiées, de même que le débit du wifi qui doit être le même pour tous les étudiants. Des tablettes de secours sont prévues dans chaque centre – au minimum, 10 % du nombre de candidats – et peuvent être distribuées très rapidement si nécessaire. Tout est centralisé sur nos serveurs sécurisés et doublés. Depuis le PC du jury national, nous disposons d'un radar. Nous sommes capables de prévenir qu'une tablette, située à tel numéro de place dans tel centre, va tomber en panne, ce qui permet d'en prévoir une autre. Nous pouvons détecter qu'un candidat a cessé de plancher depuis 5 minutes et voir auprès de lui si tout va bien.

Les épreuves ont-elles évolué cette année ? Où en est l'intégration de la vidéo ?

Les épreuves se déroulent sur le même modèle que l'an dernier, la seule nouveauté concerne les articles de la LCA qui seront en anglais. N'étant pas chargé de la docimologie des épreuves, le CNG doit s’adapter aux demandes du conseil scientifique en médecine et de l’Enseignement supérieur. Ces demandes d’évolution sont étudiées en comité stratégique qui réfléchit actuellement aux éventuels aménagements sur la période 2018-2020. L’intégration de vidéos courtes et sans son a été évoquée mais n’est pas encore validée. Il ne faut pas oublier qu’à chaque nouveauté, il faut un temps de développement informatique et une nécessaire formation des étudiants.

Comment se déroulera la correction des épreuves ?

Comme en 2016, la correction des épreuves sera quasi instantanée grâce à notre programme informatique. Cette opération se fait sous le contrôle du jury qui analyse les résultats pour repérer d’éventuelles incohérences avant de les valider. La correction des épreuves se déroulera du 26 au 27 juin. Le jury se réunira le 28 juin matin en séance plénière pour valider la correction. Le classement sera publié en fin de journée mercredi 28 juin.

En cas de problème, lors des épreuves, quels sont les plans B ou C du CNG?

Nous avons plusieurs plans de secours. Le premier est la réorganisation d’épreuves sur les deux journées réservées les jeudi 22 et vendredi 23 juin. Grâce à l’informatisation des épreuves, il est maintenant beaucoup plus facile et rapide de mettre en œuvre nos plans de secours. Nous devions auparavant mobiliser 400 membres de jury pendant 5 à 6 semaines. Grâce à la correction quasi instantanée, nous avons une plus grande plasticité.

Propos recueillis par S.M. et Ch.G.

Source : Le Quotidien du médecin: 9590