Disparition du Pr Jean-Claude Étienne, artisan de la réforme des études médicales

Par
Publié le 13/03/2017
etienne

etienne
Crédit photo : AFP

Le Pr Jean-Claude Étienne, ancien président UMP du conseil régional de Champagne-Ardenne, sénateur de la Marne et député, est mort samedi à l'âge de 75 ans, a-t-on appris dimanche auprès de l'actuel président de la région Grand-Est.

« C'est avec beaucoup de peine que j'apprends le décès soudain de Jean-Claude Étienne (...) Il nous laisse le souvenir d'un homme de bien, entièrement dévoué à son territoire et à ses concitoyens, qu'il aura servis pendant près de vingt ans sans jamais ménager ses forces ni son énergie », a dit Philippe Richert, président Les Républicains de la région Grand-Est.

Professeur agrégé de médecine, spécialiste en rhumatologie, enseignant à l'Université de Reims et exerçant au CHU de la même ville, Jean-Claude Étienne avait entamé une carrière politique en étant élu en 1993 député de la Marne. Il exerça ce mandat jusqu'en 2001, parallèlement à sa fonction de président du conseil régional de Champagne-Ardenne (1998-2004).

À l’origine de la refonte de l'internat 

Il siège au Sénat de 2001 à 2010 avant d'être nommé membre du groupe des personnalités qualifiées au Conseil économique, social et environnemental (CESE).

En 1997, le Pr Étienne avait corédigé avec le Pr Jean-François Mattei, un rapport précurseur appelant à réformer les études médicales. « Il faut décloisonner la formation médicale par rapport aux autres métiers de la santé et promouvoir une culture-santé commune », insistait-il alors. Ce document de référence allait entraîner une importante refonte du deuxième cycle, menée par le Pr Jean Rey. Déjà figurait l'idée de former les professions de santé ensemble et l'idée de créer des universités de santé.

Ce rapport dressait aussi le constat du caractère obsolète du concours de l'internat, proposait « une épreuve nationale anonyme » et l'internat pour tous. « C'était une proposition révolutionnaire car à l'époque la moitié des étudiants, qui ne suivaient pas de troisième cycle étaient laissés pour compte », confie ce lundi au « Quotidien » le Pr Bernard Charpentier, ancien doyen de Paris-Sud, qui présida la conférence des doyens entre 2003 et 2008. Cette suggestion allait se traduire par la création des épreuves classantes nationales (ECN) et d’un diplôme d'études spécialisées (DES) de médecine générale en 2004 !

Le député-maire de Reims Arnaud Robinet (LR) a salué sur Twitter « un homme aimant la vie, l'Homme, la France. Un gaulliste humaniste et dévoué, un grand scientifique ; nous lui devons tant ! Merci Professeur ».


Source : lequotidiendumedecin.fr