Deux années chaotiques de préparation

ECN informatisées : le grand saut numérique

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Publié le 20/06/2016
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ECNI

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Crédit photo : SEBASTIEN TOUBON

Jour J. Dans quelques heures, 8 572 inscrits aux ECNi 2016, dont quelques centaines de candidats européens, auditeurs libres ou internes en quête d'un meilleur classement (lire les repères ci-dessous), composeront sur tablette tactile dans les 34 centres d'examens au sein des UFR. Une première mondiale pilotée par le Centre national de gestion (CNG).

Sésame vers l'internat et la carrière médicale, cet examen à la fois très attendu et redouté permet de classer l'ensemble des étudiants. Ils choisissent selon leur rang la spécialité et la ville pour leurs trois années d'internat. Cette année, la correction est automatisée et les résultats des ECNi sont attendus le 29 juin au soir.

#Promocrashtest

La pression est forte. Après les nombreux ratés techniques entre décembre 2015 et mars 2016, un nouveau faux pas serait catastrophique. « Les enjeux sont très importants. Il n'y a plus de place pour un bug, et le scepticisme règne chez les étudiants après les mauvaises expériences vécues », déclare au « Quotidien » Sébastien Foucher, le président de l'ANEMF (étudiants).

En décembre, le premier test grandeur nature des ECNi avait laissé un goût amer aux carabins. Les épreuves avaient été annulées 30 minutes seulement après le démarrage à la suite de plusieurs dysfonctionnements liés aux serveurs. Avec une ironie mordante, les D4 s'étaient alors autoproclamés « Promocrahtest » sur les réseaux sociaux, et avaient réclamé au CNG un test supplémentaire, réalisé le 5 février (sur une demi-journée). Malgré quelques difficultés, l'épreuve avait finalement rassuré les étudiants. 

La LCA sur papier par précaution

Jusqu'au bout, l'accouchement des ECNi aura été compliqué. Début mars, la dernière vague de test national a encore connu des perturbations, l'épreuve de LCA ayant été annulée et reportée au lendemain.

C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Les critiques fusent sur la Toile et une pétition est lancée par les étudiants afin que cette épreuve bascule en partie sur format papier. Des réunions de retour d'expériences ont été organisées après chaque ECNi-tests afin « d'échanger sur le déroulement de chacune des épreuves, exploiter le questionnaire d'évaluation complété par les étudiants après les tests et proposer des améliorations de l'application informatique, de l'environnement technique et du dispositif organisationnel », argumente le CNG. Fin mars, les D4 obtiennent gain de cause : les articles de LCA seront distribués sur papier. En revanche, ils composeront sur tablette.

Matériel, allers-retours aux toilettes…

Une réunion générale en présence des doyens, représentants des étudiants et des internes, équipes techniques et administratives et délégués du jury est venue s'ajouter le 3 mai afin de valider l'ensemble des procédures. « Les derniers détails sur le matériel autorisé dans les salles, les allers-retours aux toilettes ont été réglés. Le CNG a énormément travaillé sur le plan technique avec les prestataires. On conçoit mal un nouveau bug », analyse Sébastien Foucher.

Le CNG a néanmoins programmé deux journées de secours, jeudi 23 et vendredi 24 juin. Et en cas de gros pépin, deux journées complémentaires ont déjà été calées. Ces plages ne serviront que dans des cas extrêmes où les étudiants devraient repasser les quatre épreuves. Un plan de secours a également été élaboré. Il définit une ligne de conduite à tenir en cas d'incident affectant un candidat, une salle, un centre d'examen ou même le CNG. Tout a donc été prévu pour assurer le bon déroulement des épreuves. Normalement...   

 

Sophie Martos
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Source : Le Quotidien du médecin: 9506