LE QUOTIDIEN DES LECTEURS

ECN : Un scandale, des organisateurs nuls

Publié le 07/06/2011
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Le MANS (72)

DR CHRISTOPHE CATIMEL

Ma fille comme près de 8 000 étudiants de 6° année vient de passer l’ECN 2011. Comme beaucoup, elle s’y préparait depuis 2 ans en y consacrant presque tout son temps et une partie précieuse de sa jeunesse. Elle était motivée pour obtenir la spécialité et la ville souhaitée. Le 1er juin à midi ce devait être la délivrance après la dernière épreuve, la LCA.

Mais quelques minutes avant la fin, les organisateurs décident de ne pas ramasser les copies sous prétexte de quelques erreurs dans l’énoncé.

Pourquoi ne pas avoir quand même ramassé les copies pour prendre une décision à froid après concertation et réflexion?

Quelques erreurs créent-elles une inégalité substantielle entre les candidats sachant que tous avaient le même énoncé?

Comment les organisateurs peuvent-ils laisser des erreurs dans un énoncé alors qu’ils ont eu tout le temps et les moyens techniques pour donner un sujet "zéro défaut"?

Ceci est véritablement incompréhensible et dénote un amateurisme et une désinvolture coupable à l’égard des étudiants.

Pire : l’épreuve de rattrapage, prévue à 14 heures en cas de problème lors d’une des épreuves de cet ECN, tourne rapidement au fiasco sous prétexte d’un manque de feuilles de brouillon dans un des centres d’examen ! Deuxième annulation de l’épreuve LCA !

C’est scandaleux. Les organisateurs de l’ECN sont nuls. Ils devraient décider et annoncer très rapidement que l’épreuve LCA est définitivement annulée, et présenter leurs excuses à nos étudiants futurs médecins à qui ils ont porté un grave préjudice moral.

Incompétence coupable

TOULOUSE

DR JEAN PAUL JACQUES

L’épreuve LCA (lecture critique d’article) vient d’être annulée pour les étudiants en médecine qui passaient leur ECN ( Examen classant National) ce mercredi 1er juin 2011 au matin. Nos futurs confrères viennent de découvrir trois constantes de notre vie française, qui les suivront dans leur exercice professionnel futur, sauf si nous arrivons un jour à renverser cette situation :

1- Le mépris de l’administration française pour ses étudiants qu’elle considère comme des « gosses ». Elle oublie que partout ailleurs leur statut d’adulte les amène à faire progresser la société toute entière car ils sont jeunes, inventifs, enthousiastes, tout ce dont nous manquons cruellement.

2- L’absence de rigueur puisque cette épreuve LCA a été annulée du seul fait que manifestement personne n’a relu cette épreuve avec attention. Les erreurs multiples qui émaillaient le texte ont amené en cascade cette annulation affligeante.

3- L’absence de réactivité et d’adaptation de notre administration est la troisième constante. Une après-midi de rattrapage est statutairement prévue au cas où dans le déroulement des épreuves de l’ECN une épreuve serait à reprogrammer. Cette opportunité a bien été utilisée, mais dans l’insouciance la plus surprenante. On découvre un manque de copies vierges pour une nouvelle épreuve dans un centre, une distribution des sujets dans un autre sans s’assurer d’un top départ dans tous les centres ce qui est la règle pour les concours nationaux à sujet unique !

Résultat : annulation de l’épreuve une deuxième fois. Cette fois-ci nous sommes en fin d’après – midi et il faudra trouver autre chose !

Et maintenant : Ces adultes de 25,26,27 ans avaient programmé la suite de leur vie ! Quoi de plus normal. Et par l’incompétence de privilégiés statutairement non responsables, ces adultes sont laissés dans l’incertitude. Ils devront revenir de leur lieu de séjour, modifier leurs engagements professionnels (stage à l’étranger, gardes d’été autres…) à une date qui est totalement indéterminée ce jour ! Quel mépris ! Demandez à nos amis psychiatres où nous sommes quand une société méprise ses élites ! Dans un régime d’administration totalitaire qui ne peut jamais trouver de consensus pour progresser !

Nous, médecins libéraux, nous le subissons tous les jours et la période de négociation professionnelle en cours ne fait que le mettre en lumière chaque jour. Le seul point positif de cette incompétence coupable permet à ces futurs internes de comprendre collectivement tout le sens d’un syndicat médical actif et puissant.

Ne plus courber l’échine

VILLENEUVE LA GARENNE

DR FRANCINE LOUE

À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire…

C’est avec stupeur, je dirais même sidération (le mot est dans l’air depuis le quart d’heure Américain) que j’ai lu votre entrefilet concernant le jugement sur l’affaire "playmobil et sac à main" et non pas castagnettes et tango… qui aurait fait franchement démodé quoique, playmobil.....La CSMF, ayant obtenu du TGI 1 euro de dommages et intérêts pour l’honneur ! Comme disait récemment un joueur de foot sur Europe 1: " c’est la cerise qui fait déborder le vase" J’ai eu en effet l’impression, avec cet euro symbolique que l’on me crachait au visage ! Ayant eu, au cours de ma vie professionnelle essuyé (au sens figuré) tant de mépris de la part des innombrables ministres et parlementaires de toute obédience qui se sont succédé ; ainsi, un seul exemple vous suffira : Dans le quotidien du 17 janvier dernier, un certain Hervé Maurey sénateur centriste se prononçait pour une politique de la carotte et du bâton et disait :" Quand on est médecin, on doit être mû par l’intérêt général et ne pas être uniquement sensible au fait d’aller vivre là où il fait beau et où on peut gagner beaucoup d’argent".

Après un état passager vaguement nauséeux et amorphe, j’ai soudainement retrouvé l’énergie et je vais vous dire pourquoi : en effet, le quotidien du 4 avril dernier faisait sa une avec : DSK séduit les médecins (mais pas que, ça c’est moi qui l’ajoute) les efforts de séduction déployés par Xavier Bertrand payent peu… Cela signifie donc qu’il n’y à rien d’inéluctable; alors, si pour une fois, les médecins relevaient la tête, cessaient de courber l’échine comme des bagnards, des forçats du consensus et de l’ONDAM et renonçaient à ce rôle de bon samaritain perpétuel ; car, c’est votre propre estime de soi qui transparaît dans l’action gouvernementale

Le médecin traitant : un agent administratif

MARSEILLE

DR CHRISTIANE GIRAUD *

Merci au SML...Ce syndicat (le Quotidien du 20 mai) estime qu’il faut « assouplir le parcours de soins en dépénalisant l’accès direct » aux derniers spécialistes concernés par la filière autour du médecin traitant.

Pourquoi ne pas demander la disparition du parcours de soins ? À force « d’assouplir » que reste-t-il de ce dispositif ?

On assiste à la situation absurde suivante, un parcours de soins a été créé par la loi dans le but de limiter les accès directs aux spécialistes médicaux, c’est-à-dire comme dans toute l’Europe diminuer et rationaliser la consommation médicale.

Hors depuis l’application de cette loi, l’Assemblée Nationale vote des dérogations à ce parcours. De dérogations en dérogations Il ne reste plus qu’une obligation administrative pour le patient : choisir un médecin traitant.

Quelles en sont les conséquences ? L’obligation pour le médecin traitant de tenir un dossier médical de patient, même s’il ne le voit pas.

Le médecin traitant sous nos yeux se transforme en « Agent administratif à option médicale ».

À lui les taches administratives, aux spécialistes les taches médicales.

Le médecin généraliste, médecin traitant n’est plus tenu de voir, d’examiner un patient, il est tenu de saisir des données administratives et médicales, d’archiver des courriers, et, cerise sur le gâteau, sans être payé !

Nous sommes le seul pays d’Europe à influer aussi négativement sur l’évolution d’une médecine de proximité, de premier recours, garantissant l’accès aux soins primaires pour toute la population. En dépit de leurs difficultés économiques l’Espagne et le Portugal défendent leurs omnipraticiens. En France, Les médecins généralistes disparaissent du champ médical, les dernières revendications du SML à leur encontre confirment pour ceux qui en douteraient encore, une mort certaine.

* Le Dr Giraud est Présidente de la FMF des Bouches du Rhône

Pourquoi l’anglais ?

MONTPELLIER

DR CARETTE HÉLÈNE

Juste un petit mot en réaction à votre article (le Quotidien du 24 mai) sur l’utilisation des "great pyrenees" dans la thérapie génique pour le purpura thrombopénique : ce merveilleux chien s’appelle en fait "montagne des Pyrénées " ou "patou" , il est originaire… des Pyrénées ...alors pourquoi mettre son nom en anglais? je comprendrais qu’on mette son nom éventuellement en espagnol ou en catalan ...mais pourquoi l’anglais?

sans chauvinisme aucun!


Source : Le Quotidien du Médecin: 8977