ECNi, tirage au sort : aux journées d'été de l'ANEMF, à Nantes, le grand remue-méninges des carabins

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Publié le 30/06/2017
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Crédit photo : Sophie Martos

Ambiance studieuse à Nantes, ce vendredi, aux journées d'été de l'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF), où quelque 400 carabins ont débattu de nouvelles pistes pour améliorer le cursus médical.

Dans les amphis, pas de faluche mais des vestes teddy et sweats colorés, floqués des emblèmes de chaque corpo. La plupart des 37 UFR sont représentées à la fac de médecine nantaise située en plein de cœur de la ville. Depuis jeudi et jusqu'à dimanche 2 juillet, les étudiants planchent par petits groupes ou tous ensemble. Ce vendredi matin, un « point reprez », bilan des actions du bureau de l'ANEMF (questions sociales, études médicales, etc.), a été présenté à l'assemblée.

Redondance des sujets aux ECNi, quelles solutions ?

Antoine Oudin, président de la structure étudiante, et William Gens, en charge des perspectives professionnelles, dressent un bilan des calamiteuses ECNi 2017, évoquant les objectifs de l'enquête interministérielle autour de ce  cafouillage.

Dans la salle, les questions et commentaires fusent. « Le CNG (centre national de gestion, NDLR) a expliqué que tout s'était bien passé sur le plan technique. Ce n'est pas vrai, il y a eu un souci technique à Toulouse, le temps supplémentaire a été difficilement géré », commente un étudiant. Le rapport de l'incident technique a été transmis à l'ANEMF. « Cet incident était déconnecté de la température, réagit William Gens. Après vérification, il n'y a pas eu de rupture d'égalité au niveau des temps additionnels. »

D'autres dysfonctionnements évoqués

Le bureau a pointé du doigt des dysfonctionnements à corriger. Parmi ceux-ci, des annonces des enseignants et surveillants parfois contraires dans les différents centres d'examens, ou les logiciels des tablettes qui ne sont pas homogènes entre les facultés. D'autres mains se lèvent dans la salle. Faut-il arrêter les épreuves dans toutes les facs au moindre problème ou risque de rupture d'égalité ?, s'interroge un carabin. Organiser les ECNi plus tôt dans l'année pour éviter la canicule ? Les « corpos » ont pour mission de prendre le pouls auprès de leur fac...

Autre point sensible : les annales seront mises en ligne pour tous, ont promis les deux ministères. Toutefois, l'ANEMF a souligné que les sujets éligibles aux épreuves n'étaient pas « extensibles ». « Dans deux, trois ou quatre ans, il y aura une redondance, des questions qui se ressemblent », prévient la structure jeune. Les corrigés, eux, ne sont pas disponibles avec les annales mais le syndicat milite pour avoir une correction indicative afin de guider l'étudiant le mieux possible. « La correction peut être erronée car les recommandations ont changé entre-temps, et certaines réponses aux dossiers cliniques ou aux questions isolées ne sont pas uniques, poursuit William Gens. Sans compter que des réponses qui ne correspondent pas aux corrections du conseil scientifique peuvent être pertinentes. »

Le défi des prérequis avant la PACES

Autre sujet : le tirage au sort en première année commune aux études de santé (PACES). Des discussions sont prévues cet été pour trouver une solution à l'afflux d'inscriptions. Le sujet des prérequis avant d'intégrer la PACES sera mis sur la table. « Le prochain bureau devra être force de propositions sur ce point », explique le président de l'ANEMF. La conférence des doyens s'est déjà positionnée en ce sens et le gouvernement souhaite « filtrer », glissent des membres de l'ANEMF. 

À Nantes, les carabins se montrent sceptiques sur toute forme de sélection à l'entrée. « Les prérequis peuvent avoir un effet pervers », estime une étudiante. Faudra-t-il un bac général ? Une remise à niveau ? Des passerelles ? Quelles sont les réelles capacités d'accueil et comment gérer ce flux croissant ? Autant de questions auxquelles le nouveau bureau, dévoilé le 2 juillet, devra répondre. « Il faut des positions claires avant que l'admission post-bac démarre l'an prochain », commente un carabin.


Source : lequotidiendumedecin.fr