Feu vert définitif à la loi montagne, les « privés de thèse » voient le bout du tunnel

Publié le 22/12/2016
médecin privé de thèse

médecin privé de thèse
Crédit photo : Phanie

L'Assemblée nationale a donné mercredi, dans un climat de relatif consensus, son feu vert définitif au projet de loi montagne, qui réactualise la loi fondatrice de 1985. Outre les grands principes sur la politique de montagne, le texte comprend une série de mesures pour mieux protéger et loger les saisonniers, favoriser l'accès à l'école ou encore améliorer l'accès au numérique.

Engagement d'exercice en zone fragile

Plusieurs dispositions visant à lutter contre les déserts médicaux ont été ajoutées. Sur initiative gouvernementale, un décret attendu de longue date déterminera les conditions dans lesquelles des médecins n'ayant pas soutenu leur thèse dans les temps pourront finalement la soutenir afin de pouvoir exercer ensuite en zone sous-dotée.

En pratique, la réforme des études de 2004 obligeait tous les anciens étudiants en médecine générale (formation du résidanat) à soutenir impérativement leur thèse avant la fin de l’année universitaire 2011-2012. Les carabins qui n’avaient pas pu finaliser leurs études, parfois pour des raisons très personnelles, étaient donc pénalisés.

Le gouvernement prévoit la création d’une commission pédagogique qui sera « chargée d’évaluer les compétences des étudiants concernés et de déterminer leurs parcours jusqu’à la soutenance de leur thèse ». Ils pourront s’inscrire à l’Ordre et s’installer définitivement en tant que praticiens. Un décret précisera les modalités d’application de cette mesure et l'engagement d'exercer en zone fragile.

En parallèle, Marisol Touraine autorise les médecins non thésés à venir en appui aux médecins installés dans les déserts médicaux. Cette mesure concerne les internes ayant validé un certain nombre de semestres, déterminé par spécialité, au titre du troisième cycle des études médicales. « Nous répondons aux enjeux de l’accès aux soins dans les territoires fragiles, en développant le statut d’adjoint du médecin », a précisé Marisol Touraine.

Statut rétabli

Le Syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG) a salué cette issue favorable pour les privés de thèse. « C’est une excellente nouvelle et une avancée pour les médecins anciens résidents dont le sort va se voir transformé », se félicite le SNJMG qui « lutte depuis 4 ans pour voir le statut de ces médecins rétabli ». Le syndicat demande maintenant la mise en place d'un groupe de travail en vue de la rédaction collégiale du décret d’application.

Le SNJMG continue également de soutenir les internes de DES hors délais pour motif valable « dans l’obtention de dérogations en vue de la soutenance de leur thèse ».

C.D. (avec AFP)

Source : lequotidiendumedecin.fr