Peu après 20 h, ce dimanche 23 avril. Aux urgences de l'hôpital Foch, établissement privé à but non lucratif (Suresnes), l'ambiance est plutôt calme à l'heure où les résultats du premier tour de l'élection présidentielle commencent à tomber. Des couples, des femmes avec enfants, des jeunes attendent d'être admis.
Certains sont dirigés vers les urgences ambulatoires. C'est le Dr Irène Botunga-Bondjuka qui supervise le service ce soir. Titulaire depuis un an à l'hôpital Foch, elle était auparavant PH au CHU de Montpellier. Cette mère de famille de 47 ans n'est pas surprise par les résultats, mais elle craint pour l'avenir. « Finalement, les sondages avaient dit vrai, réagit-elle. J'avais suivi les débats depuis les primaires des deux partis ; désormais, j'attends de voir ce qui va changer. Je souhaite juste que la personne qui va être élue assurera l'éducation, le bien-être de nos enfants et ne divisera pas le pays. Les extrêmes me font peur à cause de cela. »
Deux jeunes hommes sont sortis d'un box. Erwann, 27 ans, attend une ordonnance pour rentrer chez lui. Il s'est luxé la clavicule lors d'un match de rugby dimanche après-midi, mais il avait eu le temps d'aller voter le matin.
« J'étais plutôt emballé par cette élection, beaucoup d'opinions différentes étaient représentées à travers tous les candidats, mais malheureusement il n'y a pas forcément eu de débats de fond à cause des "affaires" », regrette le jeune homme. Lui et son ami sont un peu désabusés.
Dépression post-premier tour ?
« On n'a plus d'attente particulière, de toute façon le prochain président ne changera pas le monde, mais ce serait dommage qu'il y ait des réductions de personnels par exemple à l'hôpital, car le secteur de la santé est nécessaire », explique Erwann.
Axel, interne en médecine générale de 28 ans, est un peu plus optimiste. Il a coupé sa garde en deux pour aller voter. « J'ai suivi les résultats sur Internet et grâce aux patients aussi, je voulais éviter les deux extrêmes au second tour, donc je suis content qu'il y ait Macron, avoue-t-il. Je n'ai pas trop regardé les programmes des candidats mais j'envisage de m'installer en libéral plus tard, alors j'ai fait attention par exemple à ceux qui sont dans l'optique de ne pas mettre de contraintes administratives. »
Au même moment, un père ressort d'un box avec son fils. « Alors, les résultats c'est Macron - Le Pen ? Je me sens à nouveau mal ! », blague-t-il, avant de quitter le service en souhaitant bon courage aux équipes.
Il est 22 heures, après un creux dans les admissions, le rythme repart. « On va peut-être avoir des syndromes dépressifs post-premier tour… », s'amuse Axel. À l'entrée de l'hôpital, les gens attendent toujours calmement, imperturbables.
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