Pas de tirage au sort ni de « sélection brutale » en PACES mais des filtres à l'entrée si nécessaire

Par
Publié le 30/10/2017
Edouard Philippe

Edouard Philippe
Crédit photo : S. Toubon

Le Premier ministre a confirmé ce lundi la disparition du tirage au sort pour l'entrée dans les filières non sélectives de l'Enseignement supérieur dès 2018 lors de la présentation du plan du gouvernement pour accompagner chaque étudiant vers la réussite. « Je n'ai jamais eu peur du mot sélection, explique Édouard Philippe. Ce n'est pas ce que nous proposons aux lycéens. Entre la sélection brutale et le tirage au sort, il existe une palette de solutions plus souples, plus humaines et plus intelligentes. »

La plateforme Admission post-bac (APB) disparaîtra au profit d'une nouvelle qui ouvrira le 15 janvier 2018. Elle mentionnera pour chaque filière le nombre de places disponibles, le nombre de candidats reçus l'année précédente, le taux de réussite des anciens étudiants, le taux d'insertion professionnel et les débouchés. Les bacheliers candidateront au maximum à 10 cursus. Les vœux ne seront pas classés. Chacun d'eux devra être motivé. Pour la prochaine rentrée universitaire, il n'y a aura donc pas de prérequis demandés mais des « attendus », c'est-à-dire des connaissances et compétences requises pour poursuivre dans ces études, a ajouté le Premier ministre. 

L'objectif ne sera pas de dire « non aux bacheliers », poursuit Édouard Philippe. Dans le meilleur des cas l'université dira "oui" au choix et dans certains cas, un "oui, si". Dans cette dernière configuration, « le candidat acceptera un parcours adapté qui lui permettra de réussir dans la filière qu'il a choisie », a précisé le Premier ministre.

Un MOOC pour l'orientation vers les métiers de la santé

Pour les filières en tension dont la première année commune aux études de santé (PACES) fait partie, les facultés afficheront les attendus « afin de permettre aux candidats de mieux anticiper les particularités et les exigences spécifiques de la filière ».

Un MOOC (cours en ligne) national de connaissance des métiers de la santé et de présentation de la PACES sera disponible. Les candidats pourront joindre à leur dossier le certificat électronique attestant qu'ils ont suivi cette formation. « Aucun autre changement ne sera apporté aux modalités d'admission en 2018 », a précisé le ministère de l'Enseignement supérieur. La détention du baccalauréat demeure la seule condition à remplir pour s'inscrire en licence à la fac. 

Les capacités d'accueil seront renforcées afin de « garantir la capacité de chaque étudiant à s'engager dans une première année PACES ». Ainsi, 25 000 places supplémentaires seront ouvertes d'ici 2022 dans l'ensemble des filières en tension.

Pour les filières en tension, priorité à la motivation et aux aptitudes du candidat

« Pour les filières non sélectives, il ne sera pas possible de refuser un étudiant à partir du moment où il y a un nombre de places suffisant, explique Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur. Sur certaines filières en tension l'année dernière, nous ne pouvons préjuger si elles le seront cette année. Dans le cas où le nombre de places serait insuffisant pour accueillir toutes les demandes malgré l'augmentation de places que nous allons réaliser, dans ce cas-là, ce sera en fonction de la motivation, des aptitudes et du dossier du candidat que seront faites les priorisations pour accéder », a expliqué Frédérique Vidal.

Autre point spécifique, les expérimentations d'alternatives à la PACES vont se poursuivre cette année pour porter à une vingtaine le nombre de facultés concernées. Une évaluation sera présentée au Parlement dans le courant de l'année 2018 et permettra de proposer des modifications législatives intégrant dans le droit commun les modalités qui auront fait la preuve de leur pertinence. L'objectif est de stopper le gâchis humain en proposant des réorientations précoces aux étudiants.


Source : lequotidiendumedecin.fr