Gaétan Casanova rempile à la tête de l’ISNI pour défendre « la dignité des internes »

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Publié le 19/10/2021

Crédit photo : S.Toubon

À 32 ans, Gaétan Casanova, interne en santé publique à l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), vient d’être réélu à la tête de l’Intersyndicale nationale des internes (ISNI). Un second mandat qu’il entame avec le même leitmotiv : « défendre la dignité des internes, la lutte contre les violences et le respect du temps de travail. Nous n’aurons aucun infléchissement sur le sujet, c’est notre priorité absolue », explique-t-il ce mardi au « Quotidien ».

Fort de la campagne #Protègetoninterne – lancée en mars 2021 pour sensibiliser aux conditions de travail dégradées des futurs médecins – le président de l’ISNI se félicite « d'un immense succès, d’avoir rendu visible le combat des internes, en montrant au grand public que ces problématiques concernaient toute la population ».

Enquêtes en cours

Agressions, harcèlement d’internes, violences sexuelles… « La peur doit changer de camp ! Ces sujets sont trop graves pour qu’on les traite seulement à l’hôpital, nous allons désormais systématiquement devant la justice », avance Gaétan Casanova.

Depuis le début de l’année, une enquête a été lancée au CHU de Poitiers, pour harcèlement moral dans le service de gynécologie obstétrique. Les auditions policières ont démarré et un rapport de l’Agence régionale de santé (ARS) est attendu dans les semaines à venir. Une enquête est également en cours dans un centre hospitalier de l’ouest de la France, pour agression sexuelle. « On va continuer de porter la voix de ceux qui n’en ont pas, qui souffrent en silence et qui craignent les représailles dans les services », promet le président de l’ISNI.

Gaétan Casanova dont le mandat s'achèvera en juin 2022, entend profiter de l'élection présidentielle pour porter les revendications des internes. L’ISNI organisera des assemblées générales tout au long de l’année pour échanger et débattre avec les candidats.

Six grands axes ont été identifiés : l’accès aux soins, la gouvernance et le financement du système de santé, le numérique, l’environnement et la promotion de la santé chez les jeunes. « Je suis persuadé que, pour avoir un discours audible, il ne faut pas parler que des internes, mais décloisonner pour englober ces problématiques dans celles de la population générale, ajoute Gaétan Casanova. Toutes les professions tiennent leur lot de souffrance »


Source : lequotidiendumedecin.fr