#NoFreeLunch : un mois sans manger aux frais des labos, opération coup de poing de l'ISNAR-IMG

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Publié le 28/08/2019

Crédit photo : DR

L'Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (ISNAR-IMG) lance pour la deuxième année consécutive sa campagne en ligne #NoFreeLunch pour sensibiliser les jeunes médecins à l'impact du marketing pharmaceutique dans leur pratique quotidienne. Par cette opération qui se déroulera tout au long du mois de septembre, le syndicat invite tous les juniors à refuser les divers repas sponsorisés par l'industrie. Des vidéos retraçant les stratégies mises en œuvre pour séduire les généralistes seront dévoilées sur les réseaux sociaux.

Présentations publicitaires

Le nombre de repas offerts ou sponsorisés reste difficile à quantifier. La pratique serait néanmoins assez courante. « En milieu hospitalier, la présentation d'une nouvelle molécule par l'industrie peut être réalisée à midi devant un repas. Chez le médecin généraliste, ça peut prendre la forme d'un petit-déjeuner ou d'une pause entre deux patients, explique Matthieu Thomazo, chargé de la lutte contre les conflits d'intérêts à l'ISNAR-IMG. Sous couvert de formation, ils réalisent des présentations publicitaires : médicaments, dispositifs médicaux ou prestataires de santé. »

L'objectif est de montrer aux internes et aux professionnels de santé que ce « démarchage n'est pas de la formation mais de la publicité », résume-t-il. Comme pour sa précédente campagne, l'ISNAR-IMG s'appuiera sur des résultats d'études scientifiques montrant que ces stratégies marketing ont une incidence sur le comportement du médecin. « Même si on pense être invulnérable, un mécanisme inconscient de réciprocité se met en place, on va rendre ce qu'on nous a offert inconsciemment. Les résultats des études montrent que ces présentations peuvent avoir un impact sur nos prescriptions », poursuit-il.

Un guide élaboré par la Troupe du rire (collectif d'étudiants en médecine mobilisé autour de l'indépendance médicale) sera également diffusé. Il balise les comportements à adopter pour répondre à ces stratégies marketing. « Dans le cas d'un repas organisé, on peut payer sa part ou ramener son propre repas », illustre Thomas Thomazo. « L'année dernière on a eu des retours où certains nous disaient que nous étions anti-labo. On a besoin de l'industrie du médicament, on ne le nie pas mais elle doit se concentrer sur l'innovation et la production de médicaments. La publicité ne doit pas en faire partie. »

Selon l'ISNAR-IMG, la première campagne a attiré 168 000 personnes sur les réseaux sociaux (Facebook et Twitter). 


Source : lequotidiendumedecin.fr