La réforme du deuxième cycle (R2C) des études médicales n’en finit pas d’inquiéter les étudiants.
Après des retards conséquents sur la sortie des textes d’application, aujourd’hui encore des modalités ne sont toujours pas fixées pour les nouveaux examens. Dans une lettre ouverte adressée notamment à la ministre de l’Enseignement supérieur, l’association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf) s’en inquiète.
« De nombreux points encore en suspens donnent lieu à une angoisse délétère à leur apprentissage, à leur santé mentale, ainsi qu’à leur futur en tant que professionnels de santé », écrivent les étudiants.
Retour en arrière sur le nombre d'examinateurs
La R2C a remplacé les fameuses épreuves classantes nationales (ECNi) par de nouvelles épreuves avec l’objectif d’atténuer l’effet couperet des ECNi. Le choix de la spécialité sera désormais décidé par une procédure d’appariement qui repose sur trois éléments, la note aux épreuves dématérialisées nationales (EDN) (60%), celle aux examens cliniques objectifs structurés (Ecos) (30%) et le parcours personnel (10%).
Sur les Ecos, les étudiants dénoncent un retour en arrière sur ce qui avait été décidé sur les examinateurs des examens. Il devait normalement y avoir deux examinateurs dont un extérieur, « pour garantir l’équité nécessaire à une épreuve classante », rappelle l’Anemf. Selon l’association, les doyens « pointant des difficultés majeures » souhaiteraient réduire à un seul le nombre d’examinateur et revenir sur le principe des évaluateurs extérieurs.
« Cette suggestion inacceptable traduit pour nous un manque cruel d’anticipation de la part des facultés dans les étudiants ne doivent pas pâtir », souligne l’Anemf.
Pour l’association, certains assouplissements peuvent être envisagés comme l’ouverture du poste d’examinateurs aux chefs de clinique assistants ou la facilitation des échanges en interrégionalité, mais ils ne transigeront pas sur le reste. En mai 2024, les Ecos nationaux devront avoir lieu « avec deux examinateurs par stations, dont l’un d’entre eux proviendra d’une faculté extérieure ».
Simulations de matching
Lors des EDN, certaines questions correspondront à des connaissances de rang A d’autres à des connaissances de rang B lesquelles seront pondérées selon les spécialités. Il n'y aura ainsi plus qu'un seul classement mais 13 selon des groupes de spécialité.
Or à deux mois des inscriptions aux épreuves, l’impact du coefficient des connaissances de rang B n’a pas été fixé, voire même testé, regrettent les étudiants. Idem pour l’algorithme qui va permettre la procédure d’appariement ou matching.
« Nous n’avons plus le temps d’attendre », affirment-ils. Ils demandent que le coefficient soit fixé et qu’après les épreuves d’octobre des simulations de positionnement de l’étudiant dans chacun des 13 groupes soient organisées, pour leur permettre pendant leur 6e année d’affiner leurs vœux de spécialité.
« Hâtons dès aujourd’hui le rythme des analyses des pondérations, fixons des périodes de simulation et n’effectuons pas les mêmes erreurs : anticipons, testons finalisons », réclame l’Anemf.
Des questions se posent aussi sur la cohabitation entre la première promotion R2C et les redoublants qui ne vont pas avoir les mêmes modalités d’examen. Cela entraînera la nécessité d’avoir exceptionnellement à l’été 2024 deux listes de postes d’internes par subdivision.
Autant de questions toujours en suspens pour lesquelles, l’Anemf l’espère, le comité de pilotage prévu le 6 février prochain doit permettre d’apporter des réponses.
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