Nicolas Lunel, président de l'ANEMF (Association nationale des étudiants en médecine de France)

« Nous resterons très attentifs à ce que les universités appliquent convenablement la réforme du second cycle »

Par
Publié le 09/07/2021
Article réservé aux abonnés

Crédit photo : DR

À l'occasion de ses journées d'été, l'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF) a élu, à l'issue d'une assemblée générale, son président. Nicolas Lunel, étudiant à la faculté de médecine de Toulouse, succède à Morgane Gode-Henric. Pendant son mandat d'un an, il souhaite veiller à la bonne application de la réforme du second cycle (R2C). Il aspire également à poursuivre la lutte contre les violences sexuelles et sexistes, un combat amorcé par sa prédécesseure. 

Pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre engagement associatif ?

Nicolas Lunel : Je suis étudiant en médecine à Toulouse. Je suis actuellement en césure entre ma troisième et ma quatrième année. J’ai commencé l’associatif au lycée au sein d’une association organisatrice d’événements. Après ma Paces, j’ai commencé en tant qu'étudiant élu à la CFVU (Commission de la formation et de la vie universitaire). J'étais aussi membre du bureau de mon tutorat local (le tutorat associatif toulousain). Au cours de ma troisième année, j'ai continué à la CFVU et j’ai parallèlement été élu vice-président chargé de la représentation au sein de ma corporation locale. J'ai pu découvrir l'ANEMF et c'est à ce moment-là que j’ai décidé de m’y engager pleinement. J'ai fini par y être élu président la semaine dernière.

Quels sont les dossiers sur lesquels vous souhaiteriez avancer en priorité ?

N.L : Cette année nous souhaitons travailler sur plusieurs grands axes. En premier lieu, nous allons veiller à ce que la réforme d’entrée dans les études de santé (R1C) (entrée en vigueur l’année dernière) soit correctement appliquée au niveau local par les universités. Si d’éventuels problèmes subsistent, nous les ciblerons et accompagnerons les équipes d’étudiants pour travailler à des améliorations. La réforme du second cycle (R2C, avec la fin programmée des ECNi) va également être un axe majeur du mandat. Nous resterons très attentifs à ce que les universités appliquent cette réforme tant attendue.

Comment comptez-vous faire ? Au vu de la complexité de la réforme, avez-vous prévu d’accompagner les étudiants dans cette évolution ?

N.L : La réforme du second cycle (R2C) exclu de la formation les connaissances de sur-spécialisations (rang C). Toutefois beaucoup d’étudiants craignent que ces connaissances ne soient pas vraiment retirées du programme. Il faut évidemment que toutes les universités jouent le jeu et que les étudiants soient traités de manière équitable. Nous allons rester très attentifs à ce que les universités enseignent les bonnes connaissances sans aller au-delà du programme. Pour cette première année d’application, nous sensibiliserons et accompagnerons les étudiants pour qu’ils puissent repérer les éventuelles connaissances qui ne devraient pas leur être enseignées. Ces informations pourront nous être remontées par les élus afin que nous puissions les retirer définitivement du programme. Il est indispensable que ces conditions soient respectées pour que les étudiants aient tous les mêmes chances pour aborder l’examen de sixième année. Nous resterons également vigilants à ce que l’offre de stage à l’hôpital soit conséquente et qualitative.

L’ANEMF est connue pour son engagement dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles au sein des études de médecine, comment comptez-vous poursuivre ces actions ?

N.L : La lutte contre les violences sexistes et sexuelles sera évidemment une de nos priorités. Sous le mandat de ma prédécesseure, Morgane Gode Henric, un gros travail à l’échelle nationale a été fait. Nous allons poursuivre ce combat au niveau national mais aussi essayer de l’adapter au niveau local. Nous souhaitons accompagner les universités et les d’équipes étudiants à mettre en place des actions concrètes. Au-delà de la sensibilisation nous voudrions apporter des solutions pour former davantage les équipes encadrantes dans les stages hospitaliers par exemple. Nous allons également poursuivre le travail de sensibilisation auprès des étudiants pour qu’ils comprennent bien le concept de « tolérance zéro » et qu’ils n’aient plus peur de parler. La santé mentale sera aussi un axe majeur du mandat. Nous avons déjà obtenu une première avancée avec les chèques psy. Nous espérons maintenant qu’une véritable structure consacrée à la santé mentale des étudiants soit créée au niveau national. Au niveau local, nous allons harmoniser les dispositions qui existent déjà, les rendre davantage visibles par les étudiants.

D’autres objectifs, mesures, que vous souhaiteriez porter lors de votre mandat ?

N.L : Nous comptons nous battre pour porter les positions de l’ANEMF en vue des présidentielles. Nous souhaitons un système de santé plus juste et plus durable. Pour cela nous porterons nos idées auprès des députés et des candidats à la présidentielle, sur les dossiers qui nous sont chers. Aujourd’hui, un certain nombre de représentants politiques veulent pallier rapidement la pénurie de médecins via des mesures coercitives. Nous souhaitons empêcher cela. Nous avons présenté un certains nombres de solutions pour lutter contre les déserts médicaux dont les résultats seraient visibles à plus long terme. Il faut que le politique se saisisse du sujet pour que de véritables politiques publiques soient mises en place. 


Source : lequotidiendumedecin.fr