En plein pic de grippe et avec l’arrivée du coronavirus, des boîtes de masques chirurgicaux avaient été posées à l’entrée de mon hôpital pour que les gens puissent se couvrir le visage et éviter de contaminer les patients du service. Un jour plus tard, ces boîtes étaient vides. Enfin, pas totalement… Quelqu’un avait laissé des pièces de 2 centimes… Et je n’ai pas vu davantage de patients se balader dans l’hôpital avec un masque.
Le lendemain, alors que j’étais à la pharmacie en ville, j’entends la pharmacienne répondre à un client : « Non, désolée, nous n’avons plus de solution hydro-alcoolique, notre stock est écoulé. » Le phénomène serait national. Une chose est sûre et cette pénurie l’illustre, les Français ne se lavent pas les mains du coronavirus ! La population semble paniquer devant ce qu’il est désormais convenu d’appeler une épidémie. À l’hôpital, si je m’en réfère à ma propre expérience, le personnel soignant n’est pas aussi inquiet. Et ce, malgré le flux d’informations plutôt anxiogènes relayées sur le sujet.
À l’hôpital comme en ville, les soignants restent pragmatiques vis-à-vis de ce nouveau virus. Certes, il est très contagieux et il est plus mortel que la grippe, mais moins que la rougeole ou Ebola. Et s’il n’y a pas de vaccin ni de traitement pour le moment, il existe des mesures simples de précaution, plutôt bien intégrées par la population.
Un flux de patients et de demandes difficile à gérer
Pour ce qui est de l’accueil des patients suspects d’être contaminés, un parcours spécial a été mis en place dans mon hôpital, par exemple, pour éviter de faire traverser tous les locaux par le patient. Si l’infirmière d’accueil enregistre le motif « est de retour de zone endémique + syndrome grippal », il est isolé dans une salle près de l’entrée et un médecin seul et équipé de protections (surblouse, gants, masque FFP2 et lunettes) va faire son examen. Ce schéma d’accueil avait été discuté en réunion avec les médecins et l’administration de l’établissement.
En revanche, soyons honnêtes, peu d’entre nous sauraient répondre aux questions d’une personne lambda sur ce qu’est spécifiquement ce fameux Covid-19. Les informations sont pourtant faciles à trouver sur Internet mais tout le monde ne va pas les chercher.
En tant qu’étudiant, soignant ou même personnel de l’hôpital, nous n’avons pas encore pour le moment de communication spécifique sur le sujet. Or, je pense qu’un minimum d’informations devrait être enseigné dans chaque service de l’hôpital et au sein des facs : nombre de cas, mortalité, contagiosité, règles de prévention et conduite à tenir si un cas suspect se présente, afin de pouvoir répondre aisément aux demandes des patients et familles que nous croisons quotidiennement.
Les temps sont difficiles, que ce soit en médecine de ville, avec SOS médecins, aux urgences ou à la régulation du Samu. En pleine période de pic grippal, les demandes sont nombreuses, dans un climat d’anxiété générale. Le flux de patients et de demandes est difficile à gérer. Et peut-être pourrions-nous contribuer à diminuer l’affluence si nous parvenions aussi à mieux communiquer avec les patients sur le sujet.
Aviscène, en 3e année de DES à Lille, s’est fait connaître sur la Toile grâce à ses vidéos sur YouTube, dans lesquelles il dépeint avec humour son quotidien d’étudiant.
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