Les aventures d'Antigone

Un an de médecine générale, l’heure du bilan

Publié le 08/10/2022

J’ai choisi la médecine générale en fin de 4e année, alors que je finissais mon master 1 de sciences politiques. J’ai choisi la médecine générale pour diverses raisons mais je dois avouer que celle qui a fait pencher la balance était le département de médecine générale de Saint-Etienne. Je voulais continuer mon master 2 et je savais que je pourrais m’y épanouir en faisant de la ­recherche.

Cela m’a permis d’appréhender l’ECN de façon plus sereine : j’apprenais pour devenir un bon médecin et je considérais les 3e lignes de chimiothérapie non essentielles à mon devenir.

Cela dit, dans tous les stages, c’était la même chose : « tu es sûre ? c’est dommage », « tu devrais prendre au moins une spé ! », « c’est gâcher ton potentiel ! ». Dès la 2e année, on nous taraude avec l’ECN, le classement, l’importance d’avoir un bon classement pour avoir une bonne spécialité… Si bien que quand on dit qu’on veut médecine générale, on nous jette un regard signifiant « mais quel manque de détermination » accompagné d’un ton choqué : « que med gé ? ! ».

J’aimais la médecine générale mais j’aimais aussi la psychiatrie, et surtout la gynécologie, mon premier amour. Et même si c’était un choix libre et éclairé, une petite voix dans ma tête me disait : « es-tu sûre que tu ne vas pas le regretter ? ».

Après un FFI de 3 mois en psychiatrie, un stage aux urgences et un stage en cabinet, je suis heureuse de pouvoir dire que je ne regrette absolument pas mon choix !

J’ai adoré mon stage en psychiatrie, j’y ai énormément appris auprès d’une équipe formidable, mais le somatique m’aurait trop manqué.

J’ai détesté les urgences, et j’ai encore plus détesté voir les chefs se coucher alors que je devais rester debout pour 100 euros la nuit. Je sais bien que cela fait des années que les internes râlent à ce sujet. Il faut croire que certaines choses ne changent jamais.

Et, surtout, j’adore la médecine générale. J’aime les enfants et leurs questions alambiquées. J’aime faire de la gynécologie et discuter santé sexuelle avec les patient·e·s. J’aime faire un peu de psychiatrie, un peu de musculosquelettique, un peu de médecine interne… J’aime avoir des journées variées, durant lesquelles je n’ai pas le temps de m’ennuyer. Et j’aime connaître les patient·e·s, avoir le temps de discuter avec eux de façon à créer un lien.

J’aime travailler en réseau avec la pharmacie, les kinésithérapeutes, la PMI, etc. En revanche, courir après les courriers des spécialistes n’est clairement pas une passion.

Enfin, j’adore le département de médecine générale de Saint-Etienne. J’aime enseigner, j’aime la recherche, et l’ensemble me permet d’être pleinement épanouie. J’ai énormément de chance d’avoir un métier passion. Je me lève le matin en étant contente d’aller travailler.

Finalement, le bilan de cette première année d’internat est une déclaration d’amour à la médecine générale !

Myriam Dergham est interne de médecine générale à Saint-Étienne


Source : lequotidiendumedecin.fr