Réuni en assemblée générale lundi 3 juin, le premier syndicat de médecins spécialistes, Avenir Spé, aura donc tranché dans la soirée et finalement décidé de rejoindre à son tour la convention. Le « oui » en faveur d’une signature l’a emporté à 72,5 %.
Mais il s’agit d’une « signature sous contrainte », précise le syndicat qui a clairement l’année 2025 en ligne de mire. Le syndicat monocatégoriel motive ainsi son adhésion par sa « nécessaire et indispensable participation » à la refonte de tous les actes des spécialistes qui doit débuter l’an prochain. Sans cette refonte, « nous aurons toujours 40 % d’actes perdants », ne pouvant plus être revalorisés martèle Avenir Spé.
En signant la convention médicale, l’union syndicale Avenir Spé-Le Bloc prépare aussi les négociations de 2025 pour l’ensemble des médecins spécialistes. Pour mémoire, elles concerneront notamment le périmètre et la valorisation de l’avis ponctuel de consultant (APC, 60 euros) – Avenir Spé n’ayant pas renoncé à pousser pour une cotation de cette consultation d’expertise qui ne passerait pas obligatoirement par le médecin traitant. Autre sujet à venir, la refonte et la valorisation de la CCAM technique qui recouvre 13 000 actes et l’évolution des secteurs d’exercice.
Une pédiatre au stylo
Joint par le Quotidien à la mi-journée, le Dr Patrick Gasser, coprésident de l’union syndicale, explique qu’il sera présent ce soir mais que ce sera sa première vice-présidente, la Dr Brigitte Virey, chef de file du Syndicat national des pédiatres français (SNPF) qui apposera son paraphe au nom d’Avenir Spé-Le Bloc. « J’avais dit que personnellement, je ne signerais pas la convention si elle ne comportait pas de mesures emblématiques et fortes sur le handicap, or il n’y en a pas. En outre, l’image est belle, la pédiatrie est représentative de la médecine spécialisée et de son expertise », développe le gastro-entérologue nantais.
Qui mesure aussi le chemin parcouru par Avenir Spé. En « seulement » trois ans d’existence, il estime avoir réussi à « véritablement » mettre en avant la médecine spécialisée. Et prévient : « Nous signons aujourd’hui une convention tournée vers la médecine générale, si les pouvoirs publics veulent toujours une convention unique demain, il faudra que les arbitrages soient quelque peu différents. »
De son côté, le patron de la Cnam peut enfin souffler. En tout, donc, cinq des six syndicats de médecins libéraux représentatifs ont annoncé leur paraphe officiel dans les locaux de l’Assurance-maladie cet après-midi pour la séance de signature du projet de convention.
L’UFML-S, emmenée par le Dr Jérôme Marty, a déjà fait part de son refus de signer la convention. Petit Chelem donc pour Thomas Fatôme, mais pari réussi après huit mois de négociations.
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