La réflexion engagée par le Comité des sages sur la « médecine de parcours » peut-elle aboutir
à des propositions concrètes ? Alors que le président de l’ISNAR IMG, Emmanuel Bagourd, a plutôt bon espoir de voir les sept « sages » proposer des solutions pratiques, il redoute en revanche qu’ils en crispent certains notamment sur la modification des modes de rémunération ou sur le salariat des médecins.
Pas de continuité politique Plus pessimiste, Michel Chassang ne croit pas vraiment que « l’on va passer du concept à la pratique ». « Il faut entreprendre des réformes immédiates comme par exemple définir les conditions dans lesquelles on peut rémunérer une équipe, explique le patron de la Conf’. Pas très inquiet sur le contenu du rapport, le Pr Pierre-Louis Druais se dit « fatigué » de ces réunions sans continuité politique. « Il y a des choses positives mais le problème c’est que la volonté politique ne me paraît pas assez marquée ». Quant à MG France, plus proche du gouvernement sur ces sujets, l’attente commence à devenir longue… Trop longue ! « Nous allons avoir une Assemblée générale le 15 juin prochain et allons exiger des décisions de la ministre de la Santé. Si d’ici là, rien n’est fait, nous taperons du poing sur la table », prévient son président Claude Leicher.
La crainte de l’hospitalocentrisme
Impatience chez Claude Leicher, franche inquiétude chez Roger Rua… Le président du Syndicat des Médecins Libéraux voit l’action du gouvernement comme un pas de plus vers l’hospitalocentrisme et craint la disparition des médecins libéraux. « Nous n’avons même pas été auditionnés, cela rend bien compte de l’état d’esprit de cette mission Cordier », accuse le généraliste de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine). Autre oublié du Comité des sages, le président de la Fédération des Médecins de France, Jean-Paul Hamon, peine lui aussi à croire le gouvernement capable de prendre des risques. « Le parcours de soins voudrait dire que le gouvernement se déciderait à être directif et risquerait de prendre des mesures coercitives à la fois vis-à-vis des patients et de l'hôpital », explique le médecin généraliste de Clamart (Hauts-de-Seine), circonspect.
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