C'en est trop pour la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF). Réuni en comité directeur exceptionnel vendredi 13 janvier, le syndicat polycatégoriel a voté en faveur d'une grève des gardes à compter du 23 janvier.
Dans un communiqué diffusé lundi 16 janvier, le syndicat a fait part de sa décision, appelant l'ensemble de ses adhérents à suivre le mouvement : « La CSMF a décidé de lancer un appel à la grève de la permanence des soins ambulatoires à compter du 23 janvier 2023. Ce mouvement ne pourra aller qu’en se durcissant si rien ne bouge », peut-on lire.
Mépris du gouvernement
Depuis les vœux d'Emmanuel Macron aux acteurs de la santé, le syndicat, – peu convaincu par les annonces du président —, avait agité la menace d'une grève de la PDSA.
Le Dr Luc Duquesnel, président des Généralistes-CSMF avait confié au Généraliste « attendre la séance bilatérale prévue mercredi (11 janvier, ndlr) avec la Cnam » pour prendre sa décision. La grève de la PDSA était alors une des options « mises sur la table », par le syndicat en attente « de concret ».
Mais la séance bilatérale tant attendue n'a pas convaincu le syndicat. Dans un communiqué, la CSMF regrette que « les moyens (n'aient) toujours pas été évoqués » lors des négociations avec la Cnam. « Pire, on commence à comprendre entre les lignes qu'ils seront limités », écrit l'organisation syndicale, justifiant d'avoir mis sa menace à exécution.
« Monsieur le Président de la République, vous nous avez écoutés. Maintenant, entendez-nous, entendez la médecine libérale française qui réalise 8 consultations sur 10 dans notre pays soit deux millions de consultations par jour. Nous saurons ne pas vous décevoir et répondre, comme nous l’avons toujours fait, aux besoins de soins des Français. Mais pour cela nous avons besoin de moyens qui vont bien au-delà d’un Ondam de ville qui se situe à plus de 3,5 % sous le niveau de l’inflation » écrit la CSMF.
Pour rappel, en décembre dernier, le syndicat avait déjà lancé une grève des samedis matin et s'était joint, fin octobre, aux vendredis de la colère, journées de mobilisation qui réunissaient plusieurs syndicats de médecins libéraux (SML, FMF, MG France, CSMF) et de jeunes (Anemf, Isnar-IMG, ReAGJIR, Isni).
Depuis, ces « vendredis de la colère » se sont un peu essoufflés mais se poursuivent toujours d'après les syndicats.
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