L’un boycotte, l’autre surenchérit et pose un ultimatum... Alors que les négociations sur le travail d’équipe ont repris début septembre et se poursuivent cette fin de semaine et a priori jusqu’au 27 septembre, les syndicats de médecins semblent de plus en plus avoir la tête ailleurs, confrontées à une négociation compliquée et incertaine et qui n’intéresse guère les médecins libéraux.
Mercredi matin, le généraliste Jean-Paul Hamon, leader de la FMF a confirmé que son syndicat continuait de pratiquer la politique de la chaise vide pour une durée indéterminée. La bouderie des troupes de Jean-Paul Hamon est à relier au zèle des caisses à inquiéter les médecins qui sont au dessus de la moyenne en matière de prescription d’IJ. En signe de protestation, Jean-Paul Hamon n’a pour l’heure trouvé que ce moyen de dénoncer l’usage par les Cpam du "délit statistique". Mais il laisse entendre que demain, la FMF pourrrait durcir ses actions, à l’issue du congrès qu’elle tiendra à marseille les 10 et 11 octobre. Et il n’exclut pas de lancer un mot de d’ordre de déconventionnement : ""on voit bien qu’il va falloir qu’on trouve une solution radicale", prévient Jean-Paul Hamon.
Côté CSMF, on est aussi passé à la vitesse supérieure dans la revendication. La branche généraliste de la Conf’ estime que ces discussions ont décidément goût de trop peu pour les généralistes : "nos rôles, nos compétences doivent être mieux pris en compte," martèle Luc Duquesnel (photo), qui juge illogique que les schémas de rémunération proposés pour le travail d’équipe valorise au même niveau compétences médicales et paramédicales. Le président de l’UNOF réclame aussi que la négociation prenne en compte le travail de coordination entre médecin traitant et médecins correspondants, à ce jour oublié.
Pour autant, même la satisfaction de ces revendications ne suffirait plus à emporter l’adhésion de l’UNOF. Car son chef de file s’impatiente et veut désormais obtenir un train de revalorisations spécifiques à la médecine générale. "L’UNOF s’opposera à une signature de la négociation pluriprofessionnelle si ne s’ouvre pas en parallèle une négociation monodiscipliniaire", annonce Luc Duquesnel, qui précise : "si on on n’a pas d’avenant conventionnel sur le monodisciplinaire, on demandera à la CSMF de ne pas signer."
Concrètement, les généralistes CSMF ne veulent pas attendre la prochaine convention de 2016 pour voir revaloriser le C. "Pour Frédéric Van Rœkeghem, la prochaine échéance c’est la prochaine convention. Aujourd’hui, les perspectives qu’on nous donne serait donc un C à 23 euros jusqu’en 2016", proteste le généraliste de Mayenne ! A l’UNOF on veut au contraire obtenir l’ouverture rapide d’une négociation avec pour objectif de faire passer le C à 25 euros "immédiatement". Cette demande phare s’assortit d’autres revendications concernant la valorisation des frais de secrétariat dans le cadre de la ROSP, la majoration pour acte non programmé et son extension aux actes faits au cabinet et l’extension de la majoration de coordination du généraliste (MCG) pour tout adressage de volet médical de synthèse à un confrère.
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