En direct du Congrès de MG France

Médecin traitant moins de 16 ans : Touraine ne dit pas non

Publié le 23/11/2013
La ministre de la Santé était vendredi l’hôte du 6ème Congrès national de MG France à Marseille. En réponse aux inquiétudes sur la mise en oeuvre du tiers payant généralisé, Marisol Touraine s’engage à ce que ce ne soit pas une usine à gaz. Et sur l’extension du dispositif médecin traitant aux moins de 16 ans, chère au syndicat de Claude Leicher, elle a répondu qu'une « réflexion devait être engagée » sur le sujet.

Crédit photo : Garo/Phanie

C'est à une opération séduction en direction des militants de MG France, que s'est livrée Marisol Touraine vendredi lors de sa venue à Marseille à l'occasion du 6ème Congrès national du syndicat qui - trois ans après celui de Lille- se déroule jusqu’à samedi. Dans son discours, la ministre de la Santé a insisté sur les généralistes «pivots » du système de santé dont elle est « convaincue » qu'ils sont l'avenir du sysètème de santé. Elle a aussi beaucoup insisté sur la lutte contre les déserts médicaux. «Mon objectif, c'est de répondre aux besoins et aux aspirations des nouvelles générations. Ils souhaitent notamment que le moment de l'installation dans les territoires en difficulté soit sécurisé. Voilà pourquoi j'ai mis en place les praticiens territoriaux de médecine générale », a-elle souligné, ajoutant que 75 médecins généralistes ont déjà signé un tel contrat et 100 sont en instance. « Avant la fin de l'année, nous atteindrons près de 200 signatures » , s'est-elle félicitée.

En préambule, le président de MG France, Claude Leicher, très applaudi par ses adhérents (entre 400 et 500 cadres étaient présents ), a rappelé que son syndicat militait non seulement pour « la défense de la médecine générale » mais aussi pour « la défense de l'accès aux soins », « notre particularité et notre fierté ». « Non, la carte bancaire n'est pas la solution, pas plus que l’individualisation du risque maladie », a-t-il par exemple lâché en allusion à la récente contre-proposition de la CSMF. Alors que 150 débats seront organisés dans toute la France sur la Stratégie nationale de Santé -la ministre devant participer à celui du 17 février dans les Bouches-du-Rhône- Claude Leicher a réaffirmé son soutien à cette dynamique. Mais à condition d’y mettre les moyens. Il a insisté sur le besoin « d'investir dans les soins primaires », demandant « des perspectives claires et des moyens précis pour la médecine de proximité de demain ».

Un tiers payant facile à mettre en place

Sur la généralisation du tiers payant, le président de MG France a prévenu la ministre qu'avec les moyens actuels il était impossible de mettre en place le dispositif, réclamant "un tiers payant en un seul flux". Consciente qu'un « défi important » était à relever, la ministre a assuré une « garantie de paiement immédiate » aux médecins. Marisol Touraine a par ailleurs répondu elle aussi à la CSMF, en déclarant que « si on devait mettre une carte dans un lecteur, j'aimerais qu'elle soit vitale ».

La désignation d'un médecin traitant pour les moins de 16 ans, une revendication chère à MG France, semble également avoir été entendue par la ministre qui a précisé qu'une « discussion » devait avoir lieu prochainement. «J’ai bien entendu ce que vous souhaitez concernant les enfants de moins de seize ans», a lancé Marisol Touraine répondant à la demande du syndicat d’élargir le dispositif du médecin traitant aux enfants. «Il nous appartiendra d’affecter des moyens pour faire en sorte que la santé des enfants s’améliore dans notre pays», a-t-elle ajouté. N'ayant « pas peur de la concurrence », le syndicat se prononce pour que les pédiatres puissent également être nommés médecin traitant au même titre que les généralistes.

Enfin, le dispositif du DPC, « catastrophe institutionnelle » pour Claude Leicher qui souhaite un retour à l'ancien système avec un cadre conventionnel, a été qualité par Marisol Touraine d'« objet mal identifié ». Un rapport de l'IGAS sur les axes d'amélioration est actuellement en cours.

Caroline Laires-Tavares (envoyée spéciale à Marseille)

Source : lequotidiendumedecin.fr