Nicolas Revel a une nouvelle fois défendu la nécessité de mettre un terme au tout paiement à l'acte, jeudi lors d'un débat organisé par le Centre national des professions libérales de santé à Paris. Invité à s’exprimer sur la pertinence des soins, l'un des chantiers de la stratégie de transformation du système de santé, le directeur général de la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam) a plaidé pour le développement de la tarification au parcours.
« Il était devenu nécessaire, et urgent, d’ouvrir la rémunération des soins, tant en ville qu’à l’hôpital, dans une vision décloisonnée du système de santé, a-t-il affirmé. Je suis convaincu que les régulations les plus efficaces se construisent sur un mode partenarial et reposent sur la maîtrise des volumes, par un juste soin. »
Également présente, la présidente de la Haute autorité de santé (HAS), le Pr Dominique Le Guludec, a appelé les professionnels de santé à se saisir de la chance qui leur est offerte de réguler eux-mêmes le système de santé.
Pour Nicolas Revel, « la pertinence et la qualité des soins doivent être un levier d’amélioration et d’efficience pour réguler le système ». Le DG de la Cnam a souligné que la France était parvenue à ramener l’évolution de ses dépenses de santé autour d’un point d’équilibre, « en progression de 2 % chaque année ». Pour maintenir cet équilibre, il appelle à moins solliciter le levier de la régulation tarifaire et à miser sur une meilleure organisation des soins « grâce aux notions de qualité et de pertinence ».
La ROSP étendue
« Le mode de financement actuel entretient le système dans de mauvais penchants, avec une course à l’activité et un cloisonnement des acteurs », a-t-il estimé. Le patron de l'Assurance maladie s’est dit « convaincu » que l’article 51 du Budget de la Sécu 2018, relatif aux expérimentations et innovations organisationnelles, pourrait aboutir à de « nouveaux modes de financement plus intelligents ».
Questionné sur le développement des rémunérations sur objectifs de santé, Nicolas Revel a indiqué que le levier conventionnel devait permettre de « prendre davantage en compte la qualité et la pertinence » et annoncé que la ROSP devrait s’étendre à de nouvelles spécialités, voire à d’autres professionnels de santé, sans préciser lesquelles.
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