Alors que le dialogue entre l'Assurance maladie et les syndicats représentatifs de médecins libéraux semble presque rompu - ces derniers ont suspendu leur participation aux groupes techniques avec l'Assurance maladie il y a deux semaines -, le directeur général de la Cnam, Thomas Fatôme, veut jouer la carte de l'apaisement.
Dans une tribune publiée dans le Figaro, le haut fonctionnaire assure avoir « entendu » l'« appel à l'aide » des médecins « qui se retrouvent seuls face à des dizaines de patients sans solution (et) qui s’épuisent à construire des réponses locales pour la population ».
Renouer le dialogue pour trouver un compromis
Selon le directeur de la Cnam, cet appel à l'aide est « bien différent de celui porté par ceux qui mettent en avant des revendications tarifaires extravagantes voire indécentes, diffusent sur les réseaux sociaux le mépris voire la haine d’autres professions de santé, et poussent très explicitement au déconventionnement (...) ».
« On peut toujours faire le choix de la colère. Généralement, c’est « perdant-perdant ». L’escalade pénalisera toutes les parties prenantes, aux premiers rangs desquels les patients », prévient Thomas Fatôme.
D'ailleurs, selon lui, les revendications du collectif Médecins pour demain, dont le nom n'est mentionné à aucun moment dans la tribune, ne sont pas représentatives de la profession. « Je pense que l’immense majorité des médecins libéraux ne se reconnaît pas dans ces caricatures », écrit-il.
Le haut fonctionnaire invite donc « les médecins et les syndicats représentatifs qui veulent construire l’avenir de la médecine de ville à faire le choix de la négociation et défendre le vrai visage de la profession ».
« Celle d’une médecine humaine, de proximité, ancrée dans les territoires, attachée à la coopération avec les autres professionnels de santé, sensible à la réduction des inégalités de santé. Celle d’une médecine éthique au service des patients et de la santé de la population », détaille-t-il.
L'Assurance maladie prête à un « investissement massif »
Pour ces médecins, le directeur de la Cnam se dit prêt à un « investissement significatif » valorisant « à sa juste valeur l'investissement des médecins ». Cet investissement pouvant se traduire par une participation à la PDSA, au SAS, à l'accueil d'un interne en stage ou par l'exercice en ZIP, énumère Thomas Fatôme.
« Aux médecins libéraux, je souhaite dire qu’il y a un espace pour un accord ambitieux (...). Nous devons prouver que la médecine de ville est en mesure de répondre à la crise d’accès aux soins qui secoue nos territoires. Nous sommes des partenaires. Nous jouons dans la même équipe. Celle qui permet de soigner les Français », conclut ainsi le directeur général de la Cnam dans sa tribune.
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