Dans le Nord, le salariat en renfort

Après d’autres départements, le Nord mise sur le salariat direct des praticiens pour combattre la désertification. Premier centre de santé départemental, la Maison Nord Santé vient d’ouvrir ses portes à Cuincy, dans le Douaisis, au soulagement des 6 400 habitants. « C’est allé assez vite. Il a fallu six mois de travaux pour réhabiliter les anciens locaux du Trésor Public, qui accueille l’équipe du centre », se réjouit le président du département, Christian Poiret. Montant de l’opération : 1 million d’euros. Dans ce modèle, c’est donc le département du Nord qui prend en charge la rémunération des professionnels de santé qui y exercent, celle des équipes (coordonnateur, secrétariat et assistants médicaux) ainsi que le matériel médical et l’informatique.

Pas de paperasse

« C’est un véritable confort de travail : je ne fais que de la médecine, les assistants médicaux et les secrétaires médicales s’occupent du reste. J’apprécie aussi l’appui de deux infirmières en pratique avancée », se réjouit le Dr Pascal Canu, 68 ans, qui fait partie des huit premiers généralistes recrutés. Ce jeune retraité actif dans une maison médicale voisine a rejoint l’aventure à raison de deux jours par semaine. « Je me sens toujours d’attaque pour travailler, mais je voulais ralentir un peu le rythme. C’est une bonne réponse pour mes patients, dont beaucoup étaient en détresse, surtout ceux en ALD », témoigne l’ancien maître de stage.

L’équipe soignante attend du renfort avec l’arrivée programmée, dès février, de trois jeunes médecins fraîchement diplômés. Comme leurs confrères, ils seront rémunérés sur la base de la grille salariale des praticiens hospitaliers et travailleront de 8 h 30 à 19 h 30 en semaine. Le centre de santé, qui rayonne sur un territoire d’environ 200 000 habitants, sera ouvert le samedi matin. La recette semble fonctionner : dès le premier jour, 500 patients ont retrouvé un médecin traitant. Et le modèle sera dupliqué puisque quatre projets similaires sont à l’étude ! Le département met en avant le consensus territorial et assure que ces antennes salariées n’entrent pas en concurrence avec l’offre libérale.