Ce sont les propos tenus par le Pr Jean-Luc Jouve, président de la commission médicale d'établissement (CME) de l’Assistance publique–Hôpitaux de Marseille (AP-HM), sur France Info ce mercredi qui ont allumé la mèche. Interrogé par la radio d’information continue sur les tensions que connaissent, notamment cet été, de nombreux services d’accueil des urgences (SAU) et des hôpitaux, le chirurgien orthopédique marseillais a rejeté en bonne partie la faute sur les médecins libéraux. « Tous les services d’urgence, hors hôpitaux de CHU, sont en difficulté actuellement, tous. Le vrai fond du problème, c’est qu’il n’y a pas de participation de la médecine libérale et des cliniques privées à la permanence des soins », a-t-il ainsi affirmé.
Le ministre de la Santé à nouveau contredit
Si, au passage, ces affirmations infirment elles aussi celles prononcées en début de semaine par le ministre démissionnaire de la Santé, Frédéric Valletoux, qui n’évoquait, quant à lui, qu’une « cinquantaine d’hôpitaux » actuellement en tension sur le territoire, elles ont surtout fait sortir de leurs gonds plusieurs représentants de la médecine de ville. L’UFML-S en tête.
Saisine de l’Ordre
« Nous rappelons au Pr Jouve que les difficultés des SAU sont la conséquence du manque croissant de lits d’hospitalisation ou d’aval et du manque de soignants (…). Nous lui rappelons également que la permanence des soins ambulatoire est assurée par les médecins libéraux à hauteur de 97 % les week-ends et jours fériés et 96 % les soirs de semaine », tonne ainsi le syndicat du Dr Jérôme Marty. Qui garde en travers de la gorge la suite de l’intervention du Pr Jouve. Ce dernier ajoutait en effet que « tant que l’on n’aura pas un gouvernement, et quel qu’il soit, qui aura le courage d’imposer à la médecine libérale de participer à la solidarité nationale et à la permanence des soins (…), on aura cette problématique » de tension dans les hôpitaux.
Furieux, l’UFML-S exhorte le Pr Jouve à présenter des excuses publiques par voie de communiqué de presse « sous huitaine » au bénéfice de la médecine libérale et annonce avoir saisi l’Ordre des médecins, « afin que cessent ces propos profondément diffamatoires ». Ambiance.
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