64 % des généralistes prêts à prêter main-forte dans les déserts médicaux « une semaine par an », selon la MACSF

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Publié le 06/10/2023

Crédit photo : PHANIE

Près des deux tiers des généralistes sont ouverts à l'idée d'épauler leurs confrères dans les zones fragiles « une semaine par an », en plus de leur activité principale. C'est ce qui ressort d'une enquête de la MACSF menée auprès de 1 632 généralistes*, à l’occasion du lancement de son partenariat avec l’association « Médecins Solidaires », qui développe le concept de temps médical partagé solidaire. 

Ainsi, 64 % des médecins de famille répondent par l’affirmative (« oui, tout à fait » pour 37 % et « plutôt oui », à 27 % ») à cette idée d'aller exercer ponctuellement dans un désert, avec diverses conditions avantageuses proposées (tarifs, logement, etc.). Première raison avancée néanmoins : améliorer l'accès aux soins de la population. À noter que les plus âgés (60 ans et plus) sont les plus enthousiastes, puisqu’ils sont 69 % à accepter cette hypothèse de solidarité territoriale, contre 57 % dans la tranche d’âge 20-39 ans.

 

En revanche, la grande majorité de ces mêmes généralistes rejettent, sans surprise, la création d’une « obligation d’exercice », au moins une semaine par an, dans une zone sous-dense, et ce quelle que soit les profils de praticiens concernés.

 

Si 7 000 médecins donnaient une semaine par an… 

Les répondants en libéral (58 % du panel) avancent comme principale motivation le souhait d’épauler un confrère en difficulté, devant d'autres raisons plus secondaires comme une rémunération supérieure (à celle d’une consultation classique), l’octroi d’une prime ou d’une subvention ou encore l’accès à un logement le temps de leur « semaine solidaire ».

Depuis deux ans le collectif « Médecins solidaires » développe justement ce concept dans ses centres de santé ouverts dans la Creuse, en 2022 et 2023. « Notre objectif est de convaincre 10 % des 70 000 généralistes en France d’adhérer à notre projet », explique le Dr Martial Jardel, cofondateur de Médecins Solidaires avec l’association Bouge ton Coq. « Si 7 000 médecins donnaient une semaine par an, nous pourrions ouvrir 150 centres de santé en France soit une moyenne de 1,5 par département », poursuit le généraliste de la Haute-Vienne. 

Vivier potentiel  

À ce jour, 24 % des répondants assurent avoir déjà exercé un ou plusieurs jours dans un désert médical en marge de leur exercice principal. Il s’agit majoritairement de jeunes médecins (20-39 ans), de remplaçants et de collaborateurs.

Mais le potentiel de vacations existe puisque plus de huit sondés sur dix (84 %) déclarent n’avoir jamais entendu parler de structures développant du temps médical solidaire. C’est le sens du partenariat conclu avec la MACSF qui diffuse sur son site et ses réseaux sociaux des témoignages de médecins « solidaires » relatant leur expérience. 

Enquête en ligne via le logiciel AreYouNet du 15 septembre au 21 septembre 2023


Source : lequotidiendumedecin.fr