Attribuer des places pour la Coupe du monde de rugby aux soignants… travaillant dans les établissements publics qui sont « en première ligne ». Ainsi formulée vendredi dernier, c'est une initiative ministérielle qui a fait bondir l'UFML-Syndicat en dehors de ses 22 mètres. Dans un communiqué rageur, le syndicat présidé par le Dr Jérôme Marty dénonce « le mépris, l’insulte, portée à l’égard de l’ensemble des professionnels de santé libéraux ».
À quelques jours de l'ouverture de la Coupe du monde de rugby en France (8 septembre au 23 octobre), les ministres Aurélien Rousseau (Santé et Prévention), Amélie Oudéa-Castéra (Sports) et Agnès Firmin Le Bodo (Organisation territoriale et des Professions de santé) ont en effet annoncé l'attribution de 5 440 places à des personnels de santé pour « mettre à l'honneur » ceux qui « incarnent pleinement les valeurs du service public, qui sont aussi celles du rugby : solidarité, dévouement, courage. »
Sens du collectif
Maladresse ? Oubli ? Cette « billetterie sociale », censée marquer « la reconnaissance et la gratitude » du gouvernement envers les soignants ne concerne en tout cas que ceux exerçant dans les établissements publics de santé. Un choix décrit « comme un placage cathédrale aux soignants libéraux », se désole l'UFML-S, filant la métaphore rugbystique.
Selon le syndicat, les trois ministres concernés ont sans doute oublié que « la médecine libérale est la profession du soin qui a payé le plus lourd tribut face à la Covid ». « Combien de médecins libéraux de ville sont morts du Covid pour avoir porté le soin ? », insiste le Dr Marty, qui récuse toute forme de « comptabilité macabre » mais réclame des explications sur ce choix d'honorer une seule catégorie de blouses blanches. « Les personnels soignants des structures hospitalières privées et les soignants libéraux de ville ne protègent-ils pas au quotidien la santé des Français ? », interpelle encore le généraliste de Fronton, qui adresse un carton rouge définitif aux ministres pour ce « cadeau cynique et pathétique ».
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