Une généraliste bretonne succède à une généraliste lyonnaise à la tête du collectif Médecins pour demain. Entretien avec sa toute nouvelle présidente, la Dr Mélanie Rica-Henry, 38 ans, installée à Guidel (56).
LE QUOTIDIEN : Comment avez-vous été élue à la présidence de Médecins pour demain ?
Dr MÉLANIE RICA-HENRY : Christelle Audigier ainsi que sa vice-présidente ont décidé de démissionner de leur poste du Bureau parce qu’elles étaient fatiguées. Elles ont beaucoup donné ces derniers mois et ont préféré laisser leur place. Elles sont toujours membres du conseil d’administration, mais il s’agissait de retrouver de nouveaux membres pour ces postes-là. On a donc fait des élections comme prévu au sein du conseil d’administration. Elles ont eu lieu mercredi et j’ai été élue.
Quelles seront les actions que vous entendez conduire pour ce premier mandat ?
Je me place dans la droite lignée de Christelle. On continue d’essayer de rassembler et de mobiliser les médecins sur ce qui se passe en réalité sur les différentes actions politiques qui vont en général à l’encontre de notre activité, pour s'y opposer. Avec l’été, ça va être un petit peu plus calme, mais à la rentrée, on va redémarrer frais, pimpants et hyper motivés. On a déjà annoncé que nous rejoindrons le mouvement de grève illimité intersyndical de l’automne.
Vous demandez toujours le C à 50 euros, et vous opposerez au projet de loi Valletoux dont la discussion reprend à l’automne. Poussez-vous aussi au déconventionnement ?
Ce n’est pas l’idée de notre mouvement. Depuis le début, on se bat pour maintenir une convention dans laquelle les patients sont remboursés et où les médecins sont rémunérés à leur juste valeur. On maintient la revendication du C à 50 euros avec une revalorisation aussi pour toutes les spécialités, certaines, comme la psychiatrie et la pédiatrie sont trop souvent oubliées et trop de médecins aujourd’hui fuient l’activité en ville. D’ailleurs, les contrôles accrus de nos prescriptions ne vont pas arranger le problème.
Vous faites référence à l’actuelle vague de contrôle des IJ ?
Tout à fait, les mises sous objectifs sont anti-déontologiques. Il est écrit dans le code de santé publique que les médecins ont une indépendance professionnelle dans leur prescription. Je conseille à tous les médecins concernés par une possible MSO de se rapprocher de leur syndicat pour être défendus. Si nous jugeons des arrêts de travail nécessaires, on doit pouvoir les prescrire, sans avoir peur de recevoir des amendes.
Si les négociations conventionnelles reprennent à la rentrée, irez-vous ?
Bien sûr. L’année dernière nous y avions été gentiment conviés par certains syndicats qui nous avaient invités parce que nous ne sommes pas un syndicat et nous ne sommes pas représentatifs. On a eu cette chance-là. Si l’occasion devait se représenter, nous y assisterions aussi. Le but, c’est de dialoguer et de faire avancer les choses.
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