Négos, déjà du mieux : la Cnam ferme le bal des premières bilatérales, les syndicats saluent une nouvelle méthode

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Publié le 27/10/2023
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Crédit photo : VOISIN / PHANIE

Un tour de chauffe sans accroc : deux semaines après la lettre de cadrage du ministre de la Santé aux acteurs de la négociation conventionnelle, la Cnam s’est employée toute cette semaine à rencontrer en face-à-face (et à rassurer), les différents leaders syndicaux.

Tous en sont ressortis avec une impression plutôt positive, résumée par le Dr Patrick Gasser. « Entente cordiale, relecture de la feuille de route et exposition des grands axes vers lesquels nous pourrions aller », résume le coprésident d’Avenir Spé-Le Bloc, qui pousse, entre autres, pour le développement des équipes de soins spécialisés et l’indexation sur l’inflation de la classification commune des actes médicaux (CCAM).

Atmosphère, atmosphère

À MG France, on salue même l’atmosphère qui a présidé à ces retrouvailles. « Les échanges se sont déroulés de façon directe dans une ambiance de travail normale, calme et sereine », confie la Dr Agnès Gianotti qui insiste sur le changement manifeste de méthode adopté par la Cnam. « Je pense que notre demande de véritable co-construction a été entendue », estime la présidente du principal syndicat de généralistes.

Exit, a priori, l’envoi de slides illisibles et de tableaux Excel pré-remplis adressés par la caisse la veille pour le lendemain, qui ne laissent guère de place pour la discussion. « Mais attention, cela ne veut pas dire que nous serons forcément d’accord sur la manière de parvenir aux objectifs », prévient la Dr Giannotti, dont le syndicat réclame l’exonération du ticket modérateur pour les soins primaires, la revalorisation a minima du C à 30 euros et un choc d'attractivité pour la médecine générale.

Orientations de l’Uncam et ça repart !

« Aussi agréable et détendue qu’ait été notre rencontre avec Thomas Fatôme [DG de la Cnam] et Marguerite Cazeneuve [directrice déléguée], nous étions animés de part et d’autre de la table, de la volonté de bien faire et de réussir », confie pour sa part le Dr Franck Devulder. L’occasion pour le chef de file de la Confédération de se livrer à son analyse personnelle de la lettre de cadrage du ministre. « Elle dit ce que nous réclamons à la CSMF depuis des mois : la porte d’entrée d’un patient dans le système de soins, c’est la médecine de ville, via le médecin de famille ou le médecin spécialiste. Afin d’y parvenir, le mot-clé c’est l’attractivité du métier ». Pour le gastro-entérologue, le courrier ministériel est même l’inverse de celui qui avait été présenté par François Braun, qui voulait « obliger les médecins à travailler plus et à faire plus ».

De bon augure pour une reprise plus apaisée des discussions entre les syndicats médicaux et la Cnam. Ces dernières pourraient démarrer vraiment en plénière, dès la mi-novembre. Le conseil d’administration de l’Uncam donnant quitus à son directeur doit se tenir début novembre. Sauf surprise, « les négociations devraient démarrer dans la foulée », estiment les syndicats.

Nouveau discours de la méthode

Au SML, qui milite de son côté pour le C à 50 euros et s'inquiète de la montée croissante des transferts de compétences vers les professions non médicales, on veut croire aussi à une nouvelle donne. « Lors de notre rencontre, Thomas Fatôme s'est engagé à avoir une méthode différente, plus transparente. Il a compris aussi que nous voulions tous des réunions en plénière et non des bilatérales comme la dernière fois », se félicite la Dr Sophie Bauer, présidente du syndicat.

De son côté, le DG de la Cnam aurait exprimé son souhait de « voir des équipes sans trop de turn-over, de façon à ne pas perdre de temps à remettre tout le monde au courant des épisodes précédents à chaque réunion ».

Enfin, ce vendredi, c’était au tour des syndicats juniors d’être reçus au siège de la Cnam. Les organisations syndicales de jeunes médecins et d'étudiants (Reagjir, Isnar-IMG, Isni et Anemf) ont pu faire part de leurs attentes. Premier verdict ? « Je demande à voir mais on sent la Cnam plutôt à l’écoute de nos préoccupations. En tout cas, déclare l’Isnar-IMG, représentée par son vice-président Théophile Denise, nous espérons que le conventionnement des remplaçants sera mis à l’ordre du jour ». 


Source : lequotidiendumedecin.fr