À l'issue d'une assemblée générale qui s'est tenue le 9 décembre en présence d'une centaine de cadres, la Dr Agnès Giannotti, qui exerce à Paris depuis 33 ans, a été réélue présidente de MG France pour un deuxième mandat d'un an.
LE QUOTIDIEN : Vous entamez un deuxième mandat. Quel est votre état d'esprit ?
Dr AGNÈS GIANNOTTI : Avec l'ensemble du nouveau bureau*, je reste combative et fidèle aux valeurs de MG France. Nous nous battons pour un système de santé solidaire, une articulation entre le premier et le second recours et la place du médecin généraliste traitant bien définie par rapport aux autres spécialistes. Aujourd'hui, je pense que nous sommes sur une ligne de crête. Je crains que notre système de santé ne tienne pas le coup.
Durant deux heures, nous avons fait le point sur l'état d'avancement de plusieurs dossiers dont les négociations conventionnelles. Nous avons échangé sur les pistes à suivre pour rendre attractive la médecine générale. Le médecin généraliste traitant est celui qui prend en charge les patients dans toute leur complexité. Or il est le moins rémunéré. L'accord conventionnel devra donc changer cela, sinon le nombre d'installation va en pâtir toujours plus.
Lors de l'Assemblée générale, plusieurs départements nous ont alertés sur l'effet dévastateur de la campagne de la Cnam sur les arrêts de travail qui ont fait déplaquer les jeunes. Beaucoup ont déploré la brutalité des sanctions et la méthode statistique de la Sécu. Ce n'est pas comme cela qu'il faut faire.
À ce stade, quelles sont vos priorités ?
Il faut trouver un accord conventionnel pour que la profession s'en sorte. La consultation de base à 30 euros que nous avons toujours réclamée n'est pas une augmentation mais un maintien du revenu en raison de l'inflation. Cette hausse doit intervenir immédiatement ! Au-delà de cette juste rémunération de l’acte de base, MG France revendique aussi une reconnaissance de la fonction du médecin traitant. Dans ce cadre, nous demandons la création d’une consultation longue du médecin généraliste traitant à hauteur de 60 euros et l’augmentation substantielle du forfait patientèle médecin traitant. C'est une reconnaissance de notre travail en faveur du suivi et de la prise en charge des patients chroniques, aux pathologies complexes qui sont de plus nombreux aux cabinets et qui demandent du temps médical.
Est-ce que la nouvelle méthode de travail de la Cnam vous convient ?
Oui. C'est ce que nous avions demandé, de partir d'une page blanche. Pour l'instant, la Cnam a respecté sa parole et ne nous a pas parachuté de propositions déjà toutes faites. On verra bien ce qui va sortir des groupes de travail. Nous prendrons nos responsabilités.
Vous réclamez une équité tarifaire avec les spécialistes. Est-ce que cela ne crée pas de zizanie avec les syndicats de spécialistes ?
MG France n'a jamais dit qu'il ne fallait pas augmenter les spécialistes. Mais pour un acte équivalent, une consultation d'un enfant malade par exemple, le tarif doit être le même pour un généraliste et pour un spécialiste. En revanche, lorsqu'on demande l'expertise d'un médecin de second recours, c'est tout à fait normal qu'il soit mieux rémunéré.
* Première Vice-Présidente : Dr Margot Bayart ; secrétaire générale : Dr Alice Perrain ; secrétaires généraux adjoints : Drs Jean-Christophe Nogrette et Valérie Duthil ; trésorière : Dr Isabelle Domenech Bonet ; trésorier adjoint : Dr Jean-Claude Soulary ; vice-présidents : Drs Théo Combes, Xavier Grang, Florence Lapica, Bijane Oroudji
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