Le dispositif d'alerte contre les agressions au cabinet baptisé « Flic » vient d'être lancé en Haute-Vienne. Le principe est d'équiper les médecins du territoire d’un bouton-poussoir à activer en cas d’agression, directement relié aux services de secours locaux par smartphone. L'initiative est portée par l'association Sécurimed 87, créée par le généraliste et président de l'Ordre 87 le Dr Eric Rouchaud. Il travaille sur ce dispositif depuis deux ans.
Les boutons « Flic » ont déjà été distribués aux 40 médecins généralistes participant à la permanence des soins sur la zone Police de Limoges. Le système « devrait ensuite bénéficier à quelque 200 médecins d'ici la fin de l'année », indique le Dr Rouchaud, avant d'être étendu à tout le département en zone Gendarmerie. Cette expérimentation s'inscrit dans le cadre du protocole sur la sécurité des professionnels du ministère de l'Intérieur lancé en 2015. Il est piloté par l'Ordre des médecins, le CHU de Limoges, la préfecture et l'ARS du Limousin.
« Il était très important de mobiliser des acteurs locaux pour que l'alerte soit lancée rapidement et que les secours interviennent immédiatement », précise le président de l'Ordre 87. Chaque bouton coûte 50 euros auxquels doivent être ajoutés 25 euros de frais de paramétrages. Pour l'instant, le matériel est entièrement pris en charge par l'association Sécurimed 87, grâce aux financements de l'ARS, de l'URPS et de l'Ordre. À terme, le médecin devra lui-même se procurer le Bip.
Comment ça marche ?
Le médecin qui fait face à une agression appuie sur le bouton-poussoir, relié à son smartphone via une application. Son appel d'urgence est directement transmis au Centre 15 par un SMS contenant le nom du médecin, son numéro de téléphone et ses coordonnées GPS. Le SAMU met alors le smartphone du médecin sur écoute sans que le praticien n'ait à intervenir. Une fois le doute levé sur une éventuelle fausse manipulation, le SAMU appelle le 17 et communique aux forces de l'ordre la position du médecin obtenue par géolocalisation. Le Centre d'information et de commandement (CIC) fait alors appel à la patrouille la plus proche du cabinet en tension pour intervenir au plus vite.
À ce jour, aucune agression nécessitant une alerte « Flic » n'a été répertoriée en Haute-Vienne. « Il n'y a pas vraiment d'insécurité dans notre département mais ce dispositif permet de rassurer les médecins », précise le Dr Rouchaud. Une évaluation annuelle en décembre devra déterminer si le projet peut être étendu à tout le département.
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