Pour avoir consulté à tort le statut vaccinal du chef de l’État contenu dans le téléservice vaccin Covid, le Dr Michaël Rochoy, généraliste à Outreau, avait été condamné le 14 septembre par la chambre disciplinaire de l’Ordre des médecins des Hauts-de-France à une interdiction d'exercer la médecine et à être déconventionné pour quinze jours du 1er au 15 novembre.
Cette sanction n’aurait pas dû être exécutée par le médecin et sa caisse primaire. En effet, l’Ordre national des médecins avait exprimé sa volonté de faire appel de cette décision à titre conservatoire « pour que soit prononcée une sanction plus importante ». Mais cet appel suspensif a été confirmé et reçu au tout dernier moment par le médecin, soit le 28 octobre, le privant de toute marge de manœuvre.
« L’Ordre avait un mois à compter du 14 septembre pour faire appel mais j’ai reçu le courrier… trois jours seulement avant le 1er novembre. Je n’ai pas pu me retourner car j’avais déjà déplacé tous mes rendez-vous. C’est du mépris et une incompétence administrative grave », dit-il. De son côté, la caisse primaire a déconventionné le médecin pendant la première quinzaine de novembre. « La caisse m’a déconventionné à tort », juge aussi le généraliste.
Rebelote
Ultime rebondissement : il y a quelques jours, le 23 janvier, le médecin a reçu la décision définitive du Cnom de ne pas faire appel du premier jugement dans cette affaire. Le généraliste est donc contraint d’exécuter sa suspension d’exercice, cette fois entre le 1er et le 15 juin. « J’accepte de prendre ma deuxième sanction de quinze jours. Par contre, j’ai été déconventionné entre le 1er et le 15 novembre. Que fait-on ? »
Malgré ce parcours jugé « kafkaïen », le Dr Rochoy, loin de désarmer, a écrit un courrier à sa caisse pour demander les suites qu’elle compte donner. « J’attends de voir si l’Ordre et la Cpam se mettent d’accord pour dire que j'ai déjà exécuté ma sanction », confie-t-il.
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