Non, l'Ordre des médecins n'est pas favorable à la contrainte à l'installation des médecins. Pourtant, la direction du Trésor suggérait dans son bulletin d'information du mois d'octobre, de mettre en place une « adaptation temporaire et ciblée du principe d'installation » s'appuyant sur une prise de position du Conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom)… datant de 2012 sous la présidence du Dr Michel Legmann.
À l’époque, une obligation d'exercice de 5 ans du praticien dans sa région de formation était soutenue par l'Ordre. Une vision qui n'est bien évidemment plus d'actualité au sein de l'instance en 2019 et que l'actuel président, le généraliste Patrick Bouet, a souhaité rectifier dans un courrier adressé le 21 octobre au ministre de l'Économie et des finances Bruno Le Maire (dont Le Généraliste a eu copie).
Une référence « malvenue »
« La référence (...) d'une proposition formulée par l'Ordre il y a plus de sept ans, ne reflétant en rien la position actuelle de l'institution, semble malvenue et aurait pour le moins mérité une prise de contact à notre égard », estime le Dr Bouet dans sa lettre.
Dans le même document, le patron du Cnom rappelle aux services de Bercy que « depuis 2015, l'Ordre n'a eu de cesse de s'opposer à toute forme de coercition, qui serait contre-productive ». Et d'ajouter que ces mesures de contrainte « n'ont jamais démontré leur efficacité, y compris dans les pays dans lesquels elles ont été déployées, contrairement à la professionnalisation et à la territorialisation des études de médecine, que l'Ordre préconise ».
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