Victime d'un infarctus en avril, Voisin Kuider, 60 ans, habitant de Cambrai (Nord), se retrouve sans médecin traitant depuis le départ en retraite de son généraliste. « Dès janvier, il m'avait prévenu et avait voulu m’orienter vers des collègues à lui, explique le chauffeur routier retraité au "Quotidien". J’ai appelé plusieurs docteurs mais c’était un refus à chaque fois. Pourtant, j’ai besoin d’un médecin traitant pour le renouvellement de mes ordonnances et de mes bons de transport pour me rendre à l’hôpital. Je dois y aller souvent ».
Sans se décourager, le Cambrésien qui a été opéré du cœur en juillet a décidé de rédiger un courrier à tous les médecins de Cambrai et des environs, en expliquant son cas. Il est allé ensuite les déposer directement, une par une, dans les boîtes aux lettres des praticiens du secteur.
Obligation d'installation
Une vingtaine de courriers ont ainsi été distribués. « Deux généralistes de Cambrai m'ont gentiment répondu, poursuit-il. Ils ne pouvaient pas être mon médecin traitant mais ils sont prêts à renouveler les ordonnances pour me dépanner ». Le patient a aussi décidé de s'adresser en juin au médiateur de sa caisse primaire d'assurance-maladie. « J'attends qu'on me contacte pour m'aiguiller mais je n'ai reçu aucune réponse. C'est vraiment dramatique. Comme je vais faire ? ».
Face à la pénurie médicale, Voisin Kuider appelle le gouvernement à voter une loi pour obliger les médecins à s'installer dans les communes en souffrance. « Il faut bien sûr accompagner ces médecins avec des mesures fiscales par exemple. Mais ce n'est plus possible de fonctionner comme ça ! Ici deux autres généralistes vont bientôt partir à la retraite… » Son cas n'est pas isolé. En 2020, la Cnam comptait près 5,4 millions de Français sans médecin traitant, soit près d'un Français sur dix.
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