Mécontente du sort de la médecine libérale, la CSMF appelle à la grève « illimitée » des gardes dès lundi prochain

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Publié le 18/01/2023
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Crédit photo : S.Toubon

Une grève de la permanence des soins (PDS), à partir de la semaine prochaine, pour faire monter la pression sur l'exécutif et l'Assurance-maladie, en pleine période de négociations conventionnelles : c'est le pari assumé de la CSMF. « Même si nous sommes réquisitionnés, le but est de tirer la sonnette pour demander à l'État de donner enfin de vrais moyens à la médecine libérale dans ce moment singulier », a lancé le Dr Franck Devulder, président de la CSMF, lors d'un café Nile organisé ce mercredi, à Paris.

Mardi déjà, la centrale confédérale avait justifié cette grève « illimitée » des gardes – en ville (PDS-A) et en clinique (PDS-ES) – « en réponse à l’absence de moyens que le gouvernement met à disposition de la médecine libérale (...), en réponse au projet de loi [de la députée Stéphanie Rist] visant à permettre un accès direct à d’autres professions de santé en dehors de toute coordination et protocolisation (...), en réponse au projet de loi visant à rendre la permanence de soins obligatoire à titre individuel pour les médecins libéraux, ou à supprimer la liberté d’installation ».  

Ondam et inflation, le compte n'y est pas

La CSMF a fait ses calculs et le compte n'y est pas. Le syndicat réclame « au moins 1,5 milliard de plus que ce que l’Ondam 2023 [objectif national de dépenses maladie] prévoit pour la médecine de ville qui réalise 90 % des consultations ». « L'Ondam adopté est 3,5 fois inférieur à l'inflation… On nous demande d'en faire plus mais en faisant des économies », soupire le gastro-entérologue de Reims.

Élu depuis mars à la tête de la CSMF, le Dr Franck Devulder est prêt néanmoins à engager la profession dans un « nouveau pacte social » fait de « droits et de devoirs » que réclame le gouvernement. Encore faut-il que la balance soit équilibrée pour la profession. Côté « droits », la CSMF a certes défendu de longue date une nouvelle « hiérarchisation des consultations » autour de quelques niveaux lisibles, afin de valoriser l'expertise médicale, une idée aujourd'hui reprise par la Cnam dans les négociations.

En revanche, côté « devoirs », les propositions de l'Assurance-maladie ne sont pas acceptables pour la CSMF. En particulier, le « contrat d'engagement territorial » formaté autour de quatre thématiques – accès aux soins, accès aux soins urgents, accès financier et engagement populationnel – contiendrait des objectifs non atteignables. Le gastroentérologue prend l'exemple de l'« engagement populationnel » imaginé avec trois options – participation à une CPTS ou à une équipe de soins, maîtrise de stage ou… mobilisation au sein d'une réserve libérale pendant des périodes épidémiques ou les vacances scolaires. « S'il n'y a pas de CPTS et que le médecin ne peut pas être maître de stage, je ne vois pas qui cochera la troisième option. Le contrat doit être signable ! Il faut donner envie sinon cela sera une vraie catastrophe. » 


Source : lequotidiendumedecin.fr