Vendredi 17 juin, le Mouvement médical d'insoumission ordinale partielle (Miop) appelle à manifester devant le tribunal de Foix (Ariège) pour soutenir six généralistes poursuivis par l'Ordre des médecins pour avoir refusé de payer leur cotisation ordinale pour les années 2020 et 2021.
À l’origine du comité de soutien, le Dr Michel Busch, généraliste ariégeois lui aussi, appuie totalement la rébellion de ses confrères dont trois exercent dans la maison de santé de la Bastide-de-Sérou. « Ce n'est pas la cotisation qui pose problème, explique-t-il. Ces médecins estiment comme moi que l'Ordre ne remplit pas son rôle ».
Le médecin retraité a été, lui aussi, poursuivi l'année dernière pour n'avoir pas payé une partie de sa cotisation ordinale 2019 (95 euros). À l’époque, il avait expliqué avoir déclenché « les hostilités » après la publication en décembre 2019 du rapport de la Cour des comptes sur les dérives et dysfonctionnements du Conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom).
Structure « réactionnaire »
Aux yeux du généraliste retraité, l'Ordre a conservé une activité juridictionnelle et disciplinaire partiale. « À Toulouse, un médecin a signalé un cas de maltraitance par le père au procureur, rapporte-t-il. Le père a porté plainte contre le médecin. Au lieu de soutenir le confrère, l'Ordre s'est associé à la plainte. On ne comprend pas pourquoi ? On a l'impression que, comme il a une juridiction interne, il veut passer au-delà des lois ».
Le bras de fer entre le Miop, qui regroupe plusieurs professionnels, associations, syndicats et collectifs a commencé en 2016. Ce mouvement national s'élève régulièrement contre les prises de position de l'instance ordinale qualifiée de « structure réactionnaire » et d'« organisation corporatiste opaque ». « Il n'a rien fait pour défendre le service public hospitalier et a laissé se développer les dépassements d'honoraires, une grave source d'inégalité dans l'accès aux soins. En défendant un modèle purement libéral, il a laissé s'installer les déserts médicaux », peut-on lire dans le communiqué du mouvement. Par cette opposition, « nous demandons un contrôle plus démocratique et plus juste du pouvoir médical », conclut-il.
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