Régionales : le SML et ReAGJIR administrent une piqûre de rappel aux futurs élus 

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Publié le 17/06/2021
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Crédit photo : Phanie

J-3 avant le premier tour des élections régionales, ce dimanche 20 juin : deux organisations de médecins libéraux en profitent pour prodiguer leurs conseils aux candidats notamment sur l'accès aux soins et la politique territoriale de santé. 

Alors que les conseils régionaux ont montré qu'ils avaient été capables de prendre la main dans l'urgence sanitaire (achat et distribution de masques, logistique pour les campagnes de tests ou de vaccination), le Syndicat des médecins libéraux (SML) appelle les futurs élus locaux à « soutenir la médecine de ville ».

Il déplore à cet égard le « manque de dialogue » entre conseils régionaux et syndicats médicaux, échange qui serait pourtant « utile à la construction commune de solutions pour conforter et moderniser l’offre de soins libérale ». Tout ne saurait se régler entre les régions et les agences régionales de santé (ARS), objecte le syndicat, qui appelle de ses vœux un « dialogue permanent » avec la ville. 

À cet égard, la centrale du Dr Philippe Vermesch fixe ses lignes jaunes en matière d'organisation territoriale : le modèle unique des CPTS [communautés professionnelles territoriales de santé] – « utiles » mais trop complexes et bureaucratiques – et la propension des collectivités au salariat. Sur ce dernier point, le développement de nombreux centres de santé par les collectivités risque même de « déstabiliser l'offre libérale » et plusieurs initiatives ont déjà « montré leurs limites », recadre le SML. Quant aux CPTS, le syndicat prône d'autres solutions comme les « équipes de soins pluriprofessionnelles ouvertes », modèle à ses yeux « plus rapide et fluide » pour apporter une réponse efficace et coordonnée aux patients chroniques ou complexes.

Afin de développer l’offre libérale dans les territoires, main dans la main avec les régions, le SML revendique des « incitations fiscales et des zones franches » (à la fois pour l'installation des jeunes et le soutien au cumul emploi retraite). Il rappelle sa volonté de généraliser le numéro d’appel 116 117 pour l’accès aux soins ambulatoires et souhaite une répartition équitable des financements pour la télémédecine entre les secteurs hospitalier et libéral. La construction ou la réfection écoresponsable des cabinets médicaux par des crédits d’impôts serait également bienvenue. 

Pas de propositions délirantes, du sur-mesure !

Pas en reste, le Regroupement autonome des généralistes jeunes installés et remplaçants (ReAGJIR) appelle les élus locaux à ne plus penser « un clocher, un médecin ». Les jeunes ne veulent plus travailler seuls, rappelle la structure. « Aujourd’hui la majorité des généralistes souhaitent s’installer à plusieurs. L’idée est qu’un ensemble de soignants puisse prendre en charge un bassin de population, chacun intervenant dans son champ de compétences », explique le Dr Agathe Lechevalier, nouvelle présidente de ReAGJIR.

Autre paramètre à considérer localement, insiste ReAGJIR : « Un médecin s’installe généralement dans un territoire qu’il connaît » et dans lequel il est passé « lors de son externat, internat ou de remplacements ». D'où l'importance de développer la maîtrise de stage, les stages ambulatoires et de conduire une vraie stratégie d'aménagement du territoire (services publics, réseau de santé de proximité, métier du conjoint, école pour les enfants, etc.) 

Le syndicat tord lui aussi le cou à l'idée selon laquelle tous les jeunes rêvent du salariat. « Ce n’est pas ce qui ressort des sondages et du terrain. Accompagner pas à pas le futur installé libéral est une garantie supplémentaire que l’installation se passe dans de bonnes conditions, précise le Dr Lechevalier. La solution n’est pas de rivaliser d’avantages ou de propositions financières délirantes mais de comprendre qui sont ces jeunes médecins, ce qui va motiver leur envie de s’installer et de rejoindre un groupe de soignants. »


Source : lequotidiendumedecin.fr