Soins non programmés

Les urgences dans l'œil de deux ophtalmos libéraux

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Publié le 27/02/2020
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Ouvert il y a six mois, SOS œil prend en charge des soins non programmés tous les jours. La structure libérale souhaite faire sa part du travail pour réduire les passages aux urgences hospitalières.

Crédit photo : S. Toubon

Les locaux sont flambants neufs, nichés dans une rue à deux pas du parc Monceau. Ouvert il y a six mois par les Drs Romain Jaillant et Ludovic N'Kosi, ophtalmologues libéraux et copains de promo, SOS œil s'affiche comme « une première en France dans cette spécialité » et entend contribuer à « désengorger les urgences ».

Ici, on prend en charge aussi bien les consultations classiques que les soins non programmés, tous les jours de la semaine*, avec un temps d'attente réduit. « En moyenne, on est sur 45 minutes d'attente entre le moment où le patient entre et celui où il sort. Et on essaie de ne pas dépasser les 90 minutes au maximum », précise le Dr Jaillant, 34 ans. Le site internet de la structure permet de se renseigner sur l'attente en temps réel.

L'espace de consultation est divisé en deux avec un côté pour les rendez-vous, au tarif secteur II, et un autre pour les demandes urgentes, facturées au tarif opposable (sauf pour les lunettes). Quatre orthoptistes travaillent avec le centre, dans une logique de travail aidé très répandue au sein de la spécialité – plus de 60 % des ophtalmologistes le pratiquent. Côté prise en charge programmée et en cas de besoin, une convention permet aux médecins d'accéder au bloc opératoire et au scanner de la clinique internationale du parc Monceau, voisine d'une centaine de mètres. Quant aux prises en charge très spécialisées ou vitales (AVC, blessures graves à l'œil, etc.), elles sont renvoyées vers les services d'urgences du centre national d'ophtalmologie des Quinze-Vingts, de la fondation de Rothschild et de l'OphtalmoPôle (Cochin, AP-HP), avec qui SOS œil travaille « en bonne intelligence ».

85 passages par jour

« Nous sommes sur une moyenne de 85 passages par jour, avec un tiers de demandes non programmées urgentes. Les plus fréquentes sont des chalazions, des conjonctivites, des abcès de cornée, parfois des déchirures ou décollements de rétine », énumère le Dr Jaillant.

Avec près de 10 000 patients vus depuis le 1er septembre, le centre veut continuer sur sa lancée et espère, d'ici à cinq ans, faire des soins non programmés son activité principale. « Nous devons prendre notre part du travail sur ce point. Et dans le privé, il y a beaucoup de choses à faire », résume le Dr Jaillant.

* De 8 heures à 22 heures du lundi au samedi, et de 10 à 19 heures les dimanches et jours fériés

M.F

Source : Le Quotidien du médecin