Un médecin généraliste installé à Orléans (Loiret) aurait été placé en garde à vue la semaine dernière. La raison ? Il recevrait dans son cabinet 120 patients par jour, sans rendez-vous, explique France 3 Centre-Val de Loire, qui est allé filmer le médecin sur son lieu de travail.
Selon le média local, « les patients attendent jusque dans la cage d'escalier » de l'immeuble où est situé son cabinet. Sa moyenne de consultations journalières est contestée par la Sécu, qui a porté plainte pour « fausses déclarations » et une enquête a été ouverte par le parquet d'Orléans.
Les (nombreux) patients du médecin ont décidé de ne pas attendre pour prendre la défense de leur généraliste. Une pétition a été lancée en ligne, qui a pour le moment recueilli 1 770 signatures. « C’est le seul docteur qui prend le temps avec ses patients, même sans rendez-vous », peut-on lire. Contacté à son cabinet, le Dr Blanchon n'a pas réussi à être joint par « le Quotidien ».
Interrogé par « Le Figaro », Jean-Claude Barbot, directeur de la CPAM Loiret, explique au quotidien que la plainte ne porte sur le nombre de patients, mais plutôt sur le nombre d'actes remboursés réalisés en réalité. « Nous utilisons de l’argent public, il est important de vérifier ce à quoi l’on dédit les ressources des Français », précise-t-il. Selon la CPAM, le nombre de consultation moyenne d’un généraliste se situe entre 6 000 et 8 000 par an en moyenne, contre 20 000 pour le Dr Blanchon.
De deux mois à un an de suspension
Le généraliste orléanais n'est pas le premier à être mis en cause par sa caisse locale pour un nombre d'actes trop élevé. En 2012, un médecin d'Eure-et-Loir a été suspendu un an par l'Ordre des médecins, à la suite d'une plainte de la CPAM. Il réalisait jusqu'à 126 actes par jour. La même année, un confrère du Pas-de-Calais a été suspendu deux mois pour des raisons identiques. En 2014, c'est un généraliste roubaisien qui avait écopé de la même sanction – il pratiquait alors 15 000 actes par an.
Un généraliste marseillais a connu le même type d'ennuis en 2013. Sa caisse lui opposait alors une activité moyenne de 50 actes par jour, avec des pics à 70 actes, pour près de 2 500 patients. Mais dans son cas, l'Ordre avait rejeté la requête de la caisse locale et écarté la suractivité fautive, reconnaissant « la bonne foi du médecin ».
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