« Six mois que je ne me suis quasiment rien versé comme salaire » : le ras-le-bol d’une généraliste qui brandit la menace du déconventionnement

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Publié le 02/02/2023

Crédit photo : Garo/Phanie

26,50 euros la consultation. La proposition de revalorisation avancée par la Cnam au cours des négociations conventionnelles ne convainc pas de nombreux médecins de terrain. En Eure-et-Loir, département touché de plein fouet par la désertification médicale, le collectif de généralistes Umel (Union des médecins d’Eure-et-Loir) a prévu de défiler ce 3 février dans les rues de Chartres, pour faire entendre son mécontentement. Le cortège terminera son parcours devant la préfecture.

« Nous ferons une petite procession dans la ville, en mode cortège funèbre. Un cercueil sera porté pour symboliser la mort du système de santé et des médecins généralistes », détaille à « L’Écho Républicain » la Dr Hélène Dumont, porte-parole de l’Umel. Installée à Fontaine-la-Guyon, cette généraliste qualifie de « complètement aberrant » la revalorisation proposée par la Cnam. Elle s’oppose également à l’accès direct aux infirmières en pratique avancée organisé par la loi Rist.

La lettre de déconventionnement est prête

Le collectif brandit la menace du déconventionnement, signe du ras-le-bol de ces généralistes. « Une trentaine de généralistes ont préparé leur lettre de déconventionnement. Si rien ne bouge d'ici à un mois, on les postera à la Sécurité sociale », confie la Dr Dumont à « L’Écho Républicain ».

Dans une interview récente accordée à une radio locale, la Dr Dumont confiait sa colère face à l’incompréhension selon elle des politiques et de la Sécurité sociale. « On a l’impression que tout le monde nous méprise à chaque fois qu’on demande une revalorisation », dit-elle, exaspérée. « Ça fait six mois que je ne me suis quasiment rien versé comme salaire », confie la généraliste en évoquant la fragilité financière de son activité.

Dans la lignée du collectif « Médecins pour demain », elle réclame un tarif de consultation « aux alentours de la moyenne européenne », soit « autour de 50 euros » et la fin de la rémunération au forfait (ROSP). Elle attend des mesures pour rendre de nouveau le métier attractif, en diminuant les charges administratives inutiles, selon elle. Pas question non plus d’accepter une régulation à l’installation. « On pourra réguler quand les gens auront envie de s’installer. Là réguler du vent, ça n’a pas de sens », ironise la généraliste.


Source : lequotidiendumedecin.fr