Civic et Jazz à la une

À l’image de Mazda, Honda jouit d’une réputation flatteuse. Qui ne se traduit malheureusement pas toujours dans les chiffres. À la fin des années 1980-1990, Honda a délibérément favorisé le marché américain, autrement plus juteux, au détriment de l’Europe. Elle en paie encore le prix. Les lancements successifs du HRV, petit frère du CRV, puis de la Civic 10^e génération n’ont eu que des effets limités sur les ventes.

La Civic diesel 5 portes et la Jazz 130 ch essence, prochainement épaulées par la Civic 4 portes, les versions boîtes automatiques et le nouveau CRV annoncé à l’automne laissent à penser que Honda est sur le chemin du retour.

La perspective d’un Brexit dur pourrait cependant contraindre le constructeur nippon à revoir ses plans de bataille en Europe. Selon certaines rumeurs, l’usine de Swindon (Angleterre) serait menacée et serait transférée dans un pays de l’Est.

Un diesel sur la Civic, voilà qui peut apparaître politiquement incorrect. Honda estime, non sans raison, que pour les flottes et les gros rouleurs, le diesel continue de présenter certains avantages : consommation moindre et maîtrise des rejets de C02 (93 g dans le cas de la Civic). Restent les NOx, dont la nocivité est avéré. Les pièges inventés pour en limiter les effets n’ont apparemment pas suffi à calmer les esprits.

Honda a travaillé sur le dossier en apportant de nombreuses modifications à son moteur diesel : pistons en acier et non plus en aluminium, transfert de chaleur plus rapide vers le bloc moteur, lissage de la surface des cylindres, turbo à géométrie variable (temps de réponse plus court), pression d’injection du carburant portée à 1800 bars, recirculation des gaz d’échappement de manière à étouffer au maximum les NOx et présence d’un Stop/Start.

A l’usage, le résultat est bluffant. La Civic diesel boîte manuelle 6, bientôt équipée d’une boîte auto ZF 9 rapports, est d’un commerce agréable. Le tout dans un environnement soigné, une acoustique efficace et un confort de bon aloi.

On sera moins élogieux à l’égard de la Jazz 130 ch essence. Recordwoman de l’habitabilité et de la praticité, la citadine de Honda est fortement pénalisée par ses cris d’orfraie en montée de régime. Dommage, car le quatre-cylindres porté à 130 ch procure de belles sensations. L’arrivée prochaine d’une Jazz 100 % électrique devrait régler le problème. Et prendre définitivement le relais de l’hybride, dont l’importation a été stoppée brutalement en France faute de clients.