Nouvelle Objectivité, Gaudi, Maillol exposés à Paris

Des artistes au regard neuf

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Publié le 27/05/2022
À Paris, au Centre Pompidou, l'art dans l’Allemagne des années 1920. Au musée d’Orsay, Gaudi et Maillol. Et réouverture de Cluny, le musée du Moyen Âge.
Otto Dix, portrait de Sylvia von Harden, 1926

Otto Dix, portrait de Sylvia von Harden, 1926
Crédit photo : ADAGP

* Au Centre Pompidou, la Nouvelle Objectivité dans l’Allemagne des années 1920 autour du photographe August Sander. Après les traumatismes de la guerre et la crise économique, se développe pendant la République de Weimar (1918-1933), à la veille du nazisme, un style figuratif neutre, analytique, qui se trouve renforcé par le développement de la société de consommation. Loin de l’expressionnisme, cette « nouvelle objectivité », conceptualisée en 1925 dans une exposition à Mannheim, se développe dans tous les arts, la peinture (Georges Grosz, Max Beckmann, Otto Dix, Christian Shad), le design (Marcel Bauer), le cinéma, le théâtre, la littérature, la musique et la photographie (Karl Blossfeldt, Albert Renger-Patzsch). Un regard dénué d’affect sur la société moderne, avec 900 œuvres présentées autour des portraits d'hommes du XXe siècle du photographe August Sander, une typologie en sept groupes sociaux, qui, paradoxalement, redonne un peu d’individualité au modèle. (Jusqu'au 5 septembre, centrepompidou.fr)

* Au musée d'Orsay, Antoni Gaudi (1852-1926). Dans une Barcelone en plein essor industriel, l’architecte, soutenu par de puissants clients, dont la famille Güell, pour qui il construit entre autres un Palais et le fameux parc, se consacre à partir de 1918 à la Sagrada Familia, cathédrale toujours inachevée. Il s’inspire de l’Orient et de Viollet-le-Duc. Avec une grande richesse de matériaux, il développe un vocabulaire ornemental neuf dans la veine Art Nouveau. À la remise de son diplôme, le directeur visionnaire se serait écrié : « C’est un génie, ou un fou ! » (Jusqu'au 17 juillet, musee-orsay.fr)

* À Orsay également, « Aristide Maillol (1861-1944). La quête de l'harmonie ». Peintre et décorateur à ses débuts et proche des Nabis, Maillol, à partir de 1905, en quête d’harmonie, proscrit toute recherche d’expression pour ses sculptures féminines à̀ l’anatomie charpentée. Son dernier modèle, Dina Verny, sera à l’origine de son musée parisien. (Jusqu'au 21 août, musee-orsay.fr)

* Réouverture après 7 ans de travaux du musée de Cluny : 1 600 œuvres dans un parcours chronologique reflétant la grande diversité de l’art du Moyen Âge (qui dure 1 000 ans !), avec ses innovations et les différences esthétiques européennes. Sculptures, objets d’orfèvrerie, vitraux, émaux, peintures, tapisseries, enluminures, objets de la vie quotidienne et, parmi les chefs-d’œuvre, les six tapisseries de « la Dame à la licorne » et les têtes des rois de Juda provenant de Notre-Dame de Paris. (musee-moyenage.fr)

Caroline Chaine

Source : Le Quotidien du médecin