Trois expositions, à Paris et à Giverny

Des médecines et des enfants

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Publié le 02/06/2023
À Paris, les médecines d’Asie et le photographe Ken Domon. À Giverny, les Enfants de l’impressionnisme.
Purusha, Népal, 1806

Purusha, Népal, 1806
Crédit photo : RMN-GP/MICHEL URTADO

* À Paris, « Médecines d’Asie. L’art de l’équilibre » (musée Guimet)

Un lien entre le soin et le sacré à explorer avec 250 œuvres. Des soins fondés sur l’équilibre des énergies vitales, celles du corps et de l’esprit en harmonie avec l’univers.  En Chine, dès 2000 ans avant J.-C., le qi, « souffle vital », doit circuler sans obstacle dans les douze méridiens. En Inde, au début de l’ère chrétienne, c’est l’Ayurveda (science de la vie) préventive de la « théorie des humeurs », le vent, la bile, le phlegme. Au Tibet, au VIIsiècle, s’y ajoutent des pratiques de diagnostic chinoises transmises dans une formation religieuse. Premiers « lieux de médecine » au Cambodge, au XIIe siècle. Des approches multiples : acupuncture, moxibustion (stimulation par la chaleur), préparations à base de plantes. Maîtrise des flux d’énergie par massage, qi gong, tai chi et yoga. Méditations pour transformer l’expérience du monde, chamanisme, exorcisme. Amulettes et talismans contre les mauvais sorts. Vêtements de protection pour éloigner les maladies. Un dialogue avec l’Occident dont témoigne la consultation de médecine chinoise à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris. (Jusqu'au 18 septembre, guimet.fr )

* À Paris, « Ken Domon. Le maître du réalisme japonais » (Maison de la culture du Japon)

Une centaine d'images pour découvrir un pionnier (1909-1990) de la photographie au Japon. L’avant- et l’après-guerre, Hiroshima en 1958, la pauvreté des villages miniers avec « les Enfants de Chikuhô » en 1960, les portraits d’intellectuels de son pays et les trésors cachés de temples bouddhiques. (Jusqu'au 13 juillet, mcjp.fr)

* À Giverny, « Les Enfants de l’impressionnisme » (musée des Impressionnismes)

La vision tendre et idyllique de l’enfance des peintres à la fin du XIXsiècle est instructive quant aux artistes et à leur l’époque. Les nourrices sont omniprésentes. Monet en représente une avec son fils Jean en 1867 alors qu’il est plutôt dans l’indigence. L’instruction est obligatoire depuis 1882 et Jean Renoir va à l’école à 6 ans. On coupe alors ses boucles (« Jean dessinant », 1901). Il se souviendra aussi de la lecture à voie haute des contes d’Andersen. La littérature enfantine connaît alors un développement important. Pissarro peint ses enfants dans l’atelier et les encourage à dessiner, ils seront tous artistes. Avec Julie, la fille de Berthe Morizot, on suit la mode enfantine et les nouveaux modèles de poupée des catalogues de jouet. Les jardins sont leur univers, on va à la plage et les jeunes filles y sont déjà rêveuses. Les cadrages de la photographie inspirent Joaquin Sorolla. Des échos avec les photos de Martin Parr, Rineke Dijkstra, Laurence Reynaert et la vidéo d’Ange Leccia. (Jusqu'au 2 juillet, mdig.fr)

Caroline Chaine

Source : Le Quotidien du médecin