AUTO - Citroën DS4

Effrontée et fière de l’être !

Publié le 14/06/2011
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Crédit photo : DR

ÉTONNER, séduire, innover. Lorsque tous ces ingrédients sont réunis, la gloire est au bout. La DS en a eu sa part. Mais Citroën, un moment au bord du gouffre, n’a pas su en tirer parti. Il aura donc fallu attendre près de 40 ans pour que la magie opère à nouveau, sous les traits de la DS3.

Belle idée que celle de reprendre ces deux lettres magiques. Limiter le succès de la DS3 à cette simple référence à la « divine » serait injurieux pour la rivale de la Mini. Si la DS3 taille des croupières – du moins en France – à la compacte anglo-allemande, c’est aussi parce qu’elle a su trouver le bon filon, qui consiste à marier style audacieux et performances.

La DS3 est rafraîchissante, la DS4 est une ode au bonheur. Pourquoi ne profiterait-elle pas du vent porteur pour s’engouffrer dans la brèche ? Ses géniteurs ne se privent pas de clamer qu’elle « bouscule les codes établis ». Vérification faite, ils ne mentent pas. La DS4 ? Elle est carrément jouissive !

Cherchez bien, vous ne lui trouverez pas d’équivalent sur le marché. Et c’est peut-être ce qui lui assurera le succès commercial qu’elle mérite. La DS4, c’est tout à la fois, une berline, un SUV et un coupé ! Une gamine délurée sur la route avec le concours du 1,6 l, 200 ch essence conçu, comme les versions 120 et 155 ch, en collaboration avec BMW.

Sans revendiquer ouvertement le label sport, elle a suffisamment de ressources pour rendre un homme – et pourquoi pas une femme ? – heureux. Pour la différencier de la C4, les ingénieurs lui ont mitonné un châssis aux petits oignons, une suspension juste ce qu’il faut de ferme, une direction électrohydraulique plus réactive et une boîte mécanique six rapports rapide. Le résultat est assez bluffant.

Si vous aimez les voitures à forte personnalité, optez pour la version 200 ch, à la sonorité enivrante. Sans vouloir faire de procès d’intention à la 155 ch, on doute fort qu’avec la boîte mécanique pilotée, le plaisir soit aussi intense. À vérifier.

Chez Citroën, il semble que l’on soit conscient du problème. Car on fantasme déjà à l’idée d’une boîte double embrayage, type DSG, montée sur la DS4. Son arrivée plus que probable (il y a des sourires qui ne trompent pas), lui permettrait sans aucun doute de chasser plus efficacement encore sur les terres des Allemandes.

Finition soignée.

Cette rigueur germanique est devenue l’obsession des constructeurs nationaux. Elle touche d’ailleurs autant à la performance qu’à la qualité, perçue longtemps comme le talon d’Achille des voitures françaises. Et là encore, la DS4 montre toute l’étendue de son talent. On peut ergoter sur le dessin de la planche de bord, trop proche de celui de la C4, mais on ne peut nier le soin apporté à la finition. Ajustements, plastiques, cerclages, commandes ne souffrent pas la moindre critique. Comme sur les belles Anglaises d’antan, chaque pli, chaque couture de cuir résulte d’un travail manuel. Quelle évolution !

Mais comme, dans ce bas monde, nul n’est parfait, on regrettera l’absence d’une poignée de maintien côté passager, le sentiment d’étouffement relatif ressenti à l’arrière, notamment en raison de la présence de vitres fixes. Quelle idée ! Des broutilles auxquelles on peut ajouter la rugosité du Diesel 160 ch en montée de régime.

Moderne, rassurante, efficace, confortable, lumineuse avec son pare-brise qui monte jusqu’au toit, innovante à plus d’un titre, la DS4 (produite à Mulhouse) confirme le changement radical opéré chez Citroën. La marque au double chevron fait à nouveau rêver. N’est-ce pas l’un des ingrédients du succès ?

> JACQUES FRENE
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Source : Le Quotidien du Médecin: 8981