À Paris, Giacometti surréaliste et trois expositions de photos

Images du XXe siècle

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Publié le 18/02/2022
Les œuvres d'Alberto Giacometti surréaliste et ami d'André Breton, les photos du reporter  Gaston Paris, les autoportraits de Samuel Fosso et l'Algérie vue par Raymond Depardon avec Kamel Daoud.
Gaston Paris, Mannequin de cire, musée Dupuytren, vers 1930

Gaston Paris, Mannequin de cire, musée Dupuytren, vers 1930
Crédit photo : GASTON PARIS/ROGER-VIOLLET

* À la Fondation Giacometti, « Alberto Giacometti - André Breton. Amitiés surréalistes ». Surréaliste de 1930 à 1935, Giacometti (1901-1966) a été un des membres les plus influents du groupe. Convergences sculpturales et graphiques autour de l’érotisme avec Masson et Picasso, image double avec Dali, onirisme avec Tanguy et Arp… Des amitiés aussi, avec Max Ernst, Meret Oppenheim, documentées par les archives d’André Breton, qui lui achète « la Boule suspendue » en bois en 1930. Une correspondance intime s’établit entre eux dès 1933, lors du décès du père de l'artiste, qui associe la mort et la mélancolie dans « le Cube » et « la Tête Crâne ». Témoin du mariage de Breton, Giacometti illustre le recueil de poèmes que l'écrivain dédie à sa femme. Mais, insatisfait de « l’Objet invisible », où une femme debout tient dans ses mains un objet, il décide de revenir au modèle vivant (jusqu'au 10 avril, fondation-giacometti.fr).

* Au Centre Pompidou, « Gaston Paris. La photographie en spectacle » et à la Galerie Roger-Viollet, « Gaston Paris. L'Œil fantastique ». Photoreporter des années 1930 et jusqu'à l'après-guerre, Gaston Paris (1903-1964) documente la modernité et la misère avec ses portraits, ses paysages urbains et industriels, la scène artistique et politique pour les magazines « VU », « Paris Magazine », « Match » et la luxueuse revue médicale « Art et Médecine », publiée entre 1929 et 1939, sponsorisée par l’industrie pharmaceutique. Il réalise entre autres un reportage très surréaliste sur les mannequins de cire du musée Dupuytren, à l’École de Médecine à Paris. Une photo est exposée, les autres sont disponibles sur le site de la Galerie (centrepompidou.fr jusqu’au 18 avril et roger-viollet.fr jusqu’au 23 avril).

* Deux autres expositions photos à signaler. À la Maison européenne de la photographie, la rétrospective en 300 photos de 50 ans de carrière de Samuel Fosso, né au Cameroun en 1962, qui se réincarne dans la pop culture, la mode, les chefs d’État, le pape… (jusqu’au 13 mars, mep-paris.org). Et à l'Institut du monde arabe, « Raymond Depardon/Kamel Daoud. Son œil dans ma main. Algérie 1961-2019 » : le regard du journaliste et écrivain Kamel Daoud, né en 1970, sur 80 photos de scènes de la vie quotidienne de Raymond Depardon – les premières prises en 1961, les suivantes en 2019, quand Depardon est accompagné de Daoud (jusqu'au 17 juillet, imarabe.org).

 

 

 

 

 

Caroline Chaine

Source : Le Quotidien du médecin