Le Kadjar se rebiffe

Il est rare qu’un véhicule jouisse d’un crédit quasi illimité. Le Peugeot 3008 a cette chance. Qui fait forcément des envieux. Parmi eux, le Renault Kadjar. Lancé en 2015, il s’est écoulé à 450 000 exemplaires dans le monde, un résultat plus qu’honorable. Sauf que depuis l’arrivée de son rival, il peine à soutenir la comparaison. En particulier au plan du style et de la vie à bord.

Renault a donc décidé d’employer, sinon les grands moyens, du moins une stratégie qualifiée de minimaliste. Allons droit au but : comparé au 3 008 doté de sa planche de bord e-cockpit, le Kadjar manque singulièrement d’audace et d’originalité, même si les designers appelés à son chevet ont fait de leur mieux pour masquer ses rides.

Revêtements plus souples, chromes, matériaux des contre-portes, double dose de mousse pour les sièges, assise allongée de 60 mm, accoudoir central coulissant, sellerie à effet 3D, tablette tactile intégrée à la console centrale, légitiment ce changement… dans la continuité. Un changement qui trouve son prolongement extérieurement avec l’élargissement de la calandre, la présence de clignotants à LED, d’optiques surdimensionnées, de coloris et de jantes nouveaux. Pour l’anecdote, c’est le Koleos qui a servi de modèle à son cousin.

À part cela, quoi de neuf ? Outre les aides à la conduite (10 au total), dont une alerte de survitesse et la duplication des données du smartphone sur l’écran R-Link 2, le Kadjar propose une gamme de moteurs inédite composée d’un 1,3 l 4 cylindres essence 140 ou 160 ch et de deux diesel 1,5 l Blue dCi 115 et 150 ch, ces deux derniers commercialisés un peu plus tard.

Des deux versions essayées, c’est de loin le 160 ch (couple 270 Nm) qui nous a semblé le plus pointu. L’excellente boîte EDC double embrayage à 7 rapports n’est pas étrangère au plaisir ressenti au volant. Le 140 ch (couple 240 Nm) marié à la boîte mécanique 6 remplace avantageusement l’ancien 130 ch, mais il est incontestablement moins réactif.

Dans tous les cas de figure, le confort de suspension, équivalent à celui d’un Citroën C5 Aircross (la référence du moment), apparaît comme le point fort. Voyager à bord du Kadjar est un réel bonheur. Pour être complet, signalons qu’il dispose d’un coffre généreux (de 472 à 1 478 dm³) ainsi que d’une banquette arrière coulissante, d’un dossier de siège passager avant rabattable et surtout d’une vraie transmission 4X4 d’origine Nissan, voire d’un antipatinage bonifié.