ARTS - À Lille, rétrospective Boilly

Le plus humain des néoclassiques

Publié le 18/11/2011
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Crédit photo : ARTS DÉCORATIFS/J. THOLANS

LES 190 PIÈCES réunies donnent à voir l’évolution de la société et les événements marquants de l’Ancien Régime à la Restauration. Né dans la région lilloise, autodidacte, Louis Boilly arrive en 1785 à Paris, où il s’installe définitivement. Il réalise alors des scènes de genre galantes dans l’esprit du XVIIIe siècle et envoie en 1791 son premier tableau au Salon. La Révolution lui procure des sujets plus politiques, comme « le Triomphe de Marat » (1794) et ses dessins témoignent déjà d’une très grande maîtrise. Mais c’est au cours du Directoire et du consulat qu’il devient un peintre de la société parisienne (« l’Incroyable Parade », 1797), excellant dans les portraits collectifs préparés par de nombreuses études. La série des ateliers (« Atelier de Houdon », 1798) en est un très bel exemple.

L’Empire signe son succès, ses formats sont plus imposants et il traite de la grande histoire (« les Conscrits de 1807 défilant devant la porte Saint-Denis » et « la Vaccine », 1807) comme de la petite (« la Leçon de géographie », 1814). Sa rencontre avec le Dr François-Joseph Gall, père de la phrénologie, qui associe la morphologie du crâne à certains traits de caractère, lui a inspiré une série de 92 grimaces annonçant l’art de Daumier.

Toujours très attaché à une description minutieuse, il a souvent été rapproché de la peinture hollandaise du XVIIe. La facture porcelainée de ses débuts peut évoquer Fragonard, les mises en scène David et la précision dans les portraits Ingres.

Mais son goût pour la réalité, comme le dit Bruno Foucart, « s’accompagne toujours d’une sympathie et d’un respect pour les êtres qui font de ce précurseur du réalisme le plus humain des peintres de la génération néoclassique ».

Palais des beaux-arts de Lille, place de la République (tél. 03.20.06.78.00, www.pba-lille.fr). Le lundi de 14 à 18 heures et du mercredi au dimanche de 10 à 18 heures. Jusqu’au 6 février.

CAROLINE CHAINE

Source : Le Quotidien du Médecin: 9044