Fin du certificat annuel d'aptitude au sport

Moins d’administratif, plus de médecine ?

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Publié le 15/09/2016
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CERTIF

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Crédit photo : SEBASTIEN TOUBON

Publié au Journal Officiel du 26 août, l’arrêté relatif au certificat médical « attestant de l’absence de contre-indication à la pratique du sport » (CACI) met un terme en cette rentrée de septembre à la vague de demandes de certificat en consultation pour les renouvellements de licence sportive.

Le certificat annuel reste de mise pour une poignée de disciplines comportant des risques spécifiques comme les sports de combat. Par ailleurs, dans les établissements scolaires, les activités sportives facultatives sont désormais dispensées de certificat médical, à l’instar de l’EPS obligatoire. À partir du 1er juillet 2017, entre les examens médicaux triennaux, un questionnaire annuel dont le contenu doit encore être formalisé par arrêté du ministère des Sports deviendra obligatoire pour tout renouvellement de licence sportive. Après un long débat au sein du ministère qui envisageait initialement une « simplification à l’extrême » du dispositif, ce décret « de compromis » est accueilli favorablement du côté du Syndicat National des Médecins du Sport-Santé (SNMS-Santé). « On se réjouit de cette nouvelle organisation qui doit permettre de faire un examen clinique correct des personnes tous les trois ans », commente le Dr Marc Rozenblat, président du syndicat.

Examen approfondi

En pratique, une consultation « dans les règles » dure « une bonne demi-heure », rappelle-t-il. « Quand on parle d’absence de contre-indication, cela veut dire qu’il faut regarder tous les appareils : cardiovasculaire, locomoteur, digestif, endocrinien, l’audition, la vue… », évoque le Dr Rozenblat. Chez l’enfant, outre le suivi des indicateurs de croissance, il convient de s’attacher à l’examen de la colonne vertébrale et toutes les zones dites de croissance, où l’enfant peut se faire mal quand il pratique un sport, notamment au niveau des genoux, des chevilles, des coudes, des poignets et des épaules. « Cela nécessite un examen vraiment approfondi de chaque articulation pour être sûr que l’enfant pourra pratiquer son activité sportive dans de bonnes conditions, sans que celle-ci soit délétère pour sa santé », résume le Dr Rozenblat qui insiste notamment sur la recherche des ostéochondroses de croissance, des scolioses et autres anomalies morphologiques » qui peuvent potentiellement remettre en cause la pratique sportive.

Aller plus loin

Dans le cadre de la réforme, le SNMS-Santé propose que les 8 000 médecins du sport deviennent « les médecins correspondants de tous les médecins traitants » pour assurer le bon déroulement de l’examen clinique triennal. Le Dr Rozenblat veut même aller plus loin en se servant des travaux des sociétés savantes, pour utiliser « une fiche d’examen médical type » qui puisse devenir « une recommandation, si possible validée par le Haute Autorité de Santé (HAS), pour tous les médecins français ». Le président du SNMS-santé prône également la possibilité pour chaque fédération sportive d’intégrer des paramètres et des questions propres aux disciplines. Aux yeux du Dr Rozenblat, « médicaliser » cet examen passe par la reconnaissance d’une vraie consultation médicale spécifique à la réalisation d’un CACI, avec une éventuelle codification spécifique CCAM. « Cette consultation médicale spécifique au CACI serait alors peut-être prise en charge par l’Assurance-maladie, ce qui nécessite une enveloppe budgétaire. Mais cela est une autre histoire, car actuellement la délivrance du CACI n’est pas remboursée… », conclut-il.

David Bilhaut

Source : Le Quotidien du médecin: 9517