Dix ans après la publication des recommandations découlant de la 36e Conférence Bethesda, l'American Heart Association (AHA) et l'American College of Cardiology (ACC) ont mis à jour les textes établissant les critères d'éligibilité et de disqualification pour les sportifs de haut niveau atteints de maladies cardiovasculaires.
À un mois d’intervalle, la Société européenne de cardiologie avait à l’époque également publié ses recommandations. Les différences entre les points de vue nord-américain et européen étaient mineures, sauf pour le dépistage des anomalies cardiaques, limité à un examen clinique pour les Américains, auquel les Européens ajoutaient un ECG de repos pour les sportifs de compétition. Beaucoup de conseils étaient à l’époque très prudents et souvent imprécis, faute de données probantes.
Des habilitations individualisées
Mais depuis une dizaine d’années, la cardiologie du sport s’est enrichie des progrès de la génétique et du développement de l'imagerie par résonance magnétique. Le risque réel de certaines activités physiques a également été relativisé grâce au suivi de larges cohortes de sportifs, notamment atteints de canalopathie et d’insuffisance coronaire stabilisée.
Les nouvelles recommandations sont composées d’articles rédigés pendant plus de 2 ans par 15 groupes de travail. Les sports y sont regroupés selon la classification des sports de Mitchell selon leur intensité et leurs caractéristiques, statiques ou dynamiques. Quelques modifications y ont toutefois été apportées. Ces nouvelles recommandations couvrent tous les aspects de la cardiologie, du dépistage initial aux recommandations d'éligibilité et de disqualification pour les athlètes atteints, entre autres, de cardiomyopathie hypertrophique, de cardiopathie congénitale, d’une valvulopathie, d’une hypertension artérielle, d’une insuffisance coronaire, de troubles du rythme ou de la conduction et de canalopathies (syndrome du QT long, syndrome de Brugada, tachycardies ventriculaires catécholergiques…).
Les recommandations abordent également les produits améliorant la performance, la réanimation cardio-respiratoire et certains aspects juridiques. Les nouvelles recommandations restent relativement conservatrices, en dehors de la maladie coronaire. Mais peuvent guider les habilitations au sport qui doivent rester avant tout individualisées selon la pathologie et surtout le profil psychologique des athlètes pris en charge.
Maron BJ, Zipes DP, Kovacs RJ. Eligibility and Disqualification Recommendations for Competitive Athletes With Cardiovascular Abnormalities: Preamble, Principles, and General Considerations: A Scientific Statement From the American Heart Association and American College of Cardiology. Circulation 2015; 132(22): e256-61.
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