AUTO - Renault Twizy

Quelle drôle d’idée !

Publié le 16/04/2012
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Crédit photo : D. MEUNIER

SI VOUS VOYEZ un engin bizarre, avec ou sans portes, débouler au détour d’une rue, restez calme ! Si vous êtes curieux de nature, suivez ce « quadricycle » en forme d’œuf de Pâques monté sur roues et observez-le de plus près. De face, vous découvrirez, entre ses deux yeux de grenouille, un logo connu. Et derrière, sous le feu stop horizontal, un losange vous confirmera qu’il s’agit bien d’une Renault et non pas d’un OVNI.

Il y a de fortes chances pour que son propriétaire ait la trentaine rayonnante et que la passagère installée sur le siège arrière – si passagère il y a – soit jeune et jolie. Voilà sommairement le portrait-robot du propriétaire de Twizy. Cet homme en pleine force de l’âge vous expliquera qu’il est écolo dans l’âme et qu’il aime les véhicules décalés. Roues extérieures, carrosserie plastique, volant de Laguna, siège pseudo-baquet, second siège exigu, voilà pour le décor. Dépouillé à l’extrême.

On a du mal à croire que cette « bestiole » apparentée à un gros scooter a été conçue par Renault Sport. Car l’engin n’a rien de sportif. Excepté la rudesse extrême de sa suspension, les bourdonnements et les sifflements émis par son moteur. Curieux, car le moteur en question est électrique. Si l’on ajoute à cette cacophonie roulante le vent ou tout autre bruit extérieur, on peut en conclure que tout risque d’endormissement est exclu !

La Twizy est amusante et conviviale. Les passants vous saluent l’air dubitatif, ils vous arrêtent même pour engager la conversation. Mais on se lasse vite. Au fil des kilomètres (80 au maximum avant recharge complète, durée 3 h 30), on est content de retrouver son fauteuil.

Problème supplémentaire, dès que l’on quitte la ville (pas question d’aller sur l’autoroute, la législation l’interdit), on a tendance à serrer les fesses lorsque l’on se fait doubler par un camion ou une voiture. Les portes, facturées en option, ne changent rien à l’affaire.

Renault s’est fait plaisir en créant Twizy. Pas sûr qu’il soit partagé par le plus grand nombre. Plus large qu’un deux-roues – il est impossible de se faufiler entre deux voitures –, exposée au froid et à la pluie même avec les portes, lesquelles ne disposent pas de vitres, Twizy n’offre ni les avantages d’un deux-roues, ni ceux d’une Smart ou d’une Toyota IQ.

Les ados aimeront peut-être. La version 45 peut en effet être conduite à partir de 16 ans avec le BSR (Brevet de sécurité routière). Mais lorsqu’ils annonceront le montant de la facture à leurs parents, on en connaît certains qui vont tousser ! Surtout que, au prix de base, il faut ajouter la location des batteries à raison de 50 euros mensuels pour 7 500 km sur 36 mois, sans oublier, l’assurance et la location d’un garage. Car, comme pour les deux-roues, tout risque de vandalisme n’est pas à écarter.

Alors, bonne idée ou fausse bonne idée, la Twizy ? À chacun de faire son opinion. La nôtre est faite. C’est moto, scooter, auto classique ou électrique.

JACQUES FRENE
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Source : Le Quotidien du Médecin: 9115