Saint-Louis, la belle alanguie

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Publié le 12/02/2003
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A moins de 6 heures de vol de Paris, Saint-Louis et son charme de vieille ville coloniale nous accueille et nous émerveille. A la porte du désert mauritanien (270 km au nord de Dakar) et à l'embouchure du fleuve Sénégal qui donna son nom au pays, la belle alanguie s'éveille.

Déjà au Moyen Age, Saint-Louis la sahélienne suscitait l'intérêt des Occidentaux. Capitale, au XIXe siècle, des nouvelles colonies françaises en Afrique, elle demeura celle du Sénégal jusqu'en 1958, puis, perdant de son influence, se vit ravir son titre par Dakar pour ne devenir qu'une capitale de région, un chef-lieu, rejetée comme symbole d'une époque révolue.
Elle ne s'étendit donc que très lentement, sans grandes transformations, sur la Langue de Barbarie - mince cordon de sable blanc entre océan et fleuve qui s'étire de la Mauritanie à l'embouchure du fleuve -, sur l'île elle-même et sur le continent, le faubourg de Sor. Un demi-sommeil qui a eu pour avantage de préserver des témoignages architecturaux et valu à la cité d'être inscrite au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO en 2000.
Le pont Faidherbe (de style Eiffel), inauguré en 1897, est le parfait trait d'union entre le faubourg de Sor et l'île. Il offre à toute heure une vue exceptionnelle sur les anciens comptoirs aux chaudes couleurs.
A pied ou en calèche, on découvre la cité des aventuriers, ses rues aux noms légendaires, son hôtel de La Poste, haut lieu de l'Aéropostale où Jean Mermoz, qui ouvrit la ligne France-Brésil, aimait séjourner (chambre 219), face à la Gouvernance, l'ancien palais du gouverneur Faidherbe, qui voisine avec la plus ancienne église du Sénégal.

A deux pas, autre haut lieu de Saint-Louis et halte obligée de cinéastes ou de nouveaux aventuriers, l'hôtel de La Résidence séduit. Ses propriétaires, Muriel et Jean-Jacques Bancal, sont intarissables sur la ville et sa région et sauront être de bons conseillers pour un séjour original et réussi.

 

Comme la visite en pirogue de la réserve ornithologique du Djoudj, à 60 km au nord, inscrite au Patrimoine mondial en 1980 et qui constitue la troisième réserve du monde. De novembre à mars, trois millions d'oiseaux séjournent dans cet Eden à l'ensoleillement permanent et au climat idéal. On y observe des flamands roses, des pélicans, des oies de Gambie, des jacanas, des guêpiers de Perse ou des canards siffleurs. Les chanceux surprendront quelques chacals ou chats dorés tôt le matin et des varans du Nil à l'heure du bain. Et très certainement des singes rouges (patas) ou des phacochères traversant la piste.

 

 

Pour les amoureux de la nature et du calme, la descente du fleuve Sénégal s'impose à bord de la « Louise » sur les traces du film « les Caprices d'un fleuve », de Bernard Giraudeau (1995). Et une escale-détente à l'ombre des filaos, au campement maure Océan et Savane sur l'étroite Langue de Barbarie, cordon de sable né de l'affrontement du fleuve et de l'océan.

 

 

Le très compétent guide du syndicat d'initiative, Ousmane Diallo, informe et conseille les visiteurs conquis sur les balades et les visites commentées possibles, telle celle du Quartier des Pêcheurs dans la Langue de Barbarie. Sur la plage, on assiste aux départs et arrivées de centaines de pirogues qui franchissent la barre agressive de l'océan pour aller pêcher jusqu'à 15 km au large. Moments inoubliables. Tout près, le cimetière musulman dont les tombes sont recouvertes de filets de pêche.

 

 

Ouvertes seront les portes des anciennes maisons de commerce aux façades ocres et aux vertes terrasses et balcons à balustrades ; des balcons forgés qui donnent bien du charme à la vieille cité coloniale et rappelleront à certains ceux de la Nouvelle Orléans. Egalement ouvertes les portes de la résidence des sœurs de Saint-Joseph de Cluny et son escalier à double révolution. Malgré des contraintes financières ou juridiques qui freinent certains projets de rénovation - la maison de Pierre Loti ou l'école Emile-Sarr (ex-Brière) de M. Gallo Thiam -, le travail concerté du Centre de recherche et de documentation du Sénégal (CRDS), de Lille (jumelée avec Saint-Louis depuis 1978) et d'autres partenaires restitue, petit à petit, à la cité sahélienne la splendeur passée qui fut la sienne. Les arts y fleurissent et Saint-Louis retrouve son lustre passé en devenant depuis onze ans la capitale du jazz en Afrique (chaque année au mois de mai) et en organisant de nouveau sa procession de Noël, son concours du plus beau fanal créé par les belles et hiératiques Signares, autres figures emblématiques de la cité.

 

 

Après avoir joué un rôle fondamental dans le processus de formation d'une identité nationale, Saint-Louis renaît et redevient une cité-phare qu'elle fut jadis, une ville culturelle.

 

 

Pour partir


TRANSPORTS :
- Vol direct Paris/St Louis chaque mercredi, avec Star Airlines à partir de 490 euros A/R. Rens. : Chemins de de Sable/Point-Afrique Tél. : 01.55.28.39.99.
FORMALITES :
- Passeport en cours de validité six mois après la date de retour.
SANTE :
- Vaccination : fièvre jaune conseillée, obligatoire si vous venez d'une zone endémique. Traitement préventif antipaludéen recommandé.
CLIMAT :
- Climat agréable toute l'année. Saison sèche de novembre à fin mai (de 22 à 35 °C), idéale pour emprunter les pistes. Saint-Louis est rafraîchie par les vents marins. Saison des pluies ou hivernage : belle lumière, climat chaud et quelques pluies bienvenues.
MONNAIE :
- Franc CFA. 1 euro = 657 Fr CFA.
LANGUES :
- Le français et le wolof (80 % de la population).
HOTELS :
- Hôtel de la Résidence, BP 254, Saint-Louis. Tél. (221) 961.12.60. E-mail : hotresid@sentoo.sn. Ancien haut lieu de l'Aéropostale, superbe architecture coloniale et excellent restaurant.
- Hôtel de la Poste, BP 48, Saint-Louis. Tél. (221) 961.11.18. E-mail : htlposte@sentoo.sn.
RESTAURANTS :
- « Le Monte-Charge », quai Roume. Tél. (221) 961.51.11. Cuisine gastronomique locale et française à prix doux.
- « Chez Marco » et « Flamingo », quai Roume, bars dédiés aux vrais amateurs de jazz.
SEJOURS :
- Chemins de Sable propose des circuits « Aventure-découverte » autour de Saint Louis (safari en brousse, descente du fleuve en pirogue, parc du Djouj, etc.) de 9 jours à partir de 980 euros Paris/Paris (en pension) complète ; des séjours de 8 jours à l'hôtel Cap Saint Louis à partir de 790 euros Paris/Paris (en demi-pension)ou en Camp « Océan & Savane » à partir de 690 euros Paris/Paris.
LIRE :
- « Sénégal », guides Lonely Planet, Guides Bleus et Guides Mondeos.
- « Le Roman d'un spahi », Pierre Loti (Gallimard).
- « Poèmes », Léopold Sédar Senghor (Le Seuil).
- « Saint-Louis du Sénégal », collection « Capitales de légendes », ASA Editions.
RENSEIGNEMENTS :
- Consulat du Sénégal/Office du tourisme, 22, rue Hamelin, 75016 Paris. Tél. 01.44.05.38.48.
- Syndicat d'initiative, BP 364, Saint-Louis. Tél. (291) 961.24.55. Site : www.saintlouisdusenegal.com/syndicat.
- Chemins de Sable (Point Afrique) 2, rue de la Roquette, cour de Mars. Tél. : 01.55.28.39.99 - Fax : 01.55.28.39.98. contact@cheminsdesable.com etwww.cheminsdesable.com
Brochures dans les agences de voyages.

 

PASCAL THOMERET

Source : lequotidiendumedecin.fr