Seat veut sa part du gâteau

TOUS LES VOYANTS sont au vert au sein de la galaxie Volkswagen. Audi engrange les bénéfices, Volkswagen voit ses parts de marché grimper en flèche, Skoda prend de l’épaisseur et fait de l’ombre à Seat. Et c’est bien là le problème.

Que faire de Seat, qui apparaît comme le maillon faible ? À l’origine, les têtes pensantes de Wolfsburg avaient imaginé pour leur bébé un destin à la Alfa Roméo, en ciblant une clientèle jeune. Patatras, les limitations de vitesse, la concurrence coréenne et la crise économique ont fait capoter ces beaux projets. Les versions sportives, Cupra et FR, ne suffisent pas à faire bouillir la marmite.

Il y a peu, certains bruits faisaient état d’une revente éventuelle. Mais les hypothétiques acheteurs ne se sont pas bousculés au portillon. Volkswagen a donc pris le taureau espagnol par les cornes et décrété le plan ORSEC.

Le lancement de la berline et du break Ibiza, qui seront « repatinés » mi-2012, de l’Exeo, conçue sur les ruines encore fumantes de l’ancienne Audi A4, puis de l’Alhambra, clone du Sharan, bientôt disponible en quatre roues motrices, ont à nouveau braqué les feux de l’actualité sur Seat.

Parallèlement, Seat a restructuré l’ensemble de sa gamme en utilisant l’arme des séries spéciales (Copa). Les Ibiza, Altea et Léon ont ainsi vu leurs équipements bonifiés, pendant que l’Exeo et l’Exeo ST (break) héritaient d’un TDI 143 ch associé à la boîte Multitronic sept rapports.

Lors du dernier salon de Barcelone, Seat a en quelque sorte rassuré ses fans en exhibant deux concept-cars, IBE et IBX. Le premier préfigure un véhicule électrique et surtout ce que sera la future Léon trois portes annoncée pour la fin de 2012. Le second anticipe un coupé-SUV.

Mais l’attraction majeure, ce sera la petite citadine, conçue sur la base de la Volkswagen Up. À l’été 2012, elle viendra combler le vide laissé par l’Arosa, dont la carrière s’arrêta en même temps que celle de sa cousine allemande, la Lupo.

À l’instar de Skoda, Seat veut également s’implanter durablement sur le marché chinois. L’état-major de Seat était présent à Shanghai pour présenter les actuelles Ibiza et Leon. Seat n’est donc pas mort. En attendant l’arrivée de modèles inédits, il faut cependant tenir le client en haleine. Pour Seat, l’offensive produit annoncée apparaît un peu comme celle de la dernière chance.